Voyages

République Dominicaine : Àni, une certaine idée du paradis

Le concept est quasi inédit. En République Dominicaine, le domaine Àni Private Resort rassemble quatorze villas posées en bord d’Atlantique. Une formule tout inclus, haut de gamme, qui promet l’inoubliable...

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Budgets serrés, oubliez. Désolé. Les tarifs de l’Àni donnent le tournis : entre 14 000 et 20 000 euros la nuit selon la période. Et cinq nuits minimum exigées. Inutile d’estimer le coût final, la maison ne s’adresse qu’à ceux qui justement, n’ont plus besoin de calculer quand leur vient l’envie d’ailleurs.

La contrepartie se veut à la hauteur. Ce prix donne les clefs de six des quatorze villas de ce petit coin de paradis posé en bord d’Atlantique et loin de tout, sur une plateforme rocheuse inaccessible depuis le large. Elle garantit de n’être dérangé ni par les curieux, encore moins par les paparazzi. Du coup, la liste des clients est plus secrète que celle des titulaires d’un compte en Suisse. Ces bienheureux viennent du cinéma, des affaires, du show-biz ou d’Internet et se moquent bien des additions. Il se dit même que certains privatisent tout Àni juste pour un week-end en duo avec madame. La vraie ou l’autre, on ne saura jamais. Dans les deux cas, la classe.

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Une planque, une vraie

La maison surfe sur l’exigence de ceux qui ont déjà tout. Pour fuir les sollicitations, les selfies et la presse people, ils cherchent une planque, une vraie. Entendons par là, une maison, immense, avec service à la seconde. Ajouter piscine, repas de haute volée, animations et sorties privées. Le grand bleu, c’est cadeau. Mieux qu’à Bel Air, Marnes-la-Coquette ou Mayfair. La poignée de prétendants à ce régime exclusif a vite repéré cette enclave 5 étoiles située sur la côte nord de Saint-Domingue, entre la péninsule de la Samana et Cabarete, à deux pas de Laguna San Juan. Ils en ont fait le secret qu’on se glisse à l’oreille au cours d’un dîner entre amis.

La piscine se confond avec l’océan

Àni sème ses habitations sur un vaste jardin tropical. Trente-quatre personnes veillent à la perfection du séjour. Toutes sont aux petits soins, sachant le nom de chaque hôte pour lui souhaiter le bonjour, enregistrant immédiatement s’il est thé ou café, eau plate ou pétillante, végan ou viandard, amateur de malbec ou de merlot, mojito ou pernod. Des pros.

L’entrée du resort débouche sur un espace ouvert de 1 000 m². Pas un lobby mais un salon en plusieurs aires, des tables basses avec canapé et fauteuils, une balancelle ronde, des objets grand format en rotin tressé, un bar, un billard américain, un recoin pour poser son ordinateur, un autre pour boire une bière entre grands garçons, il voisine avec celui où viennent papoter les dames autour de pâtisseries juste sorties du four et, vision idyllique, une vaste piscine qui affleure pour se confondre avec l’océan. Un bijou.

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Cocktails et langoustes à volonté

Bis repetita dans un autre lieu. Salon, fauteuils, tables, jeux, bar et piscine. La bousculade n’est pas une option. A l’écart, un autre salon, couvert celui-ci, pour dîner les yeux dans les yeux. A moins de préférer la table dressée en bord de piscine ou un buffet sur la terrasse de sa villa. Le chef dominicain Juan Mena multiplie les recettes niveau étoile, y compris quand on part déjeuner sur la plage voisine de La Guarda. Baignade dans une eau de cristal puis barbecue...L’équipe d’Àni gère la logistique, les feux, la table de belle tenue, la musique. Cocktails et langoustes à volonté ! Inoubliable moment de grâce.

Joyeuse excentricité

Retour à la maison. Le spa est ouvert. On ira demain car ce soir, la fiesta dominicaine bat le tempo sur les bidons, avec froufrous et accordéon. La troupe (une quinzaine de personnes) danse et joue en tenue folklorique. Elle revisite la tradition locale en chansons d’amour et tangos polissons, avant que l’invitation à tourbillonner rassemble artistes et vacanciers dans une joyeuse excentricité.

Demain, le programme suggère soirée cigares. Roulage, dégustation, échanges avec le plus grand fabricant de l’île, shot de rhum à la main. Un autre soir, on prendra le large sous les feux du couchant, bar généreux sur le pont du bateau, le capitaine suggère de piquer une tête avant de trinquer à la beauté de la nuit. Elle est magnifique, tchin !

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Un voile arachnéen

Les villas collent évidemment à la démesure de l’endroit. Elles jouent l’immense, environ 150 m², du lit à la douche (intérieure et extérieure) en passant par l’écran plat, le dressing ou la terrasse offerte à l’océan. D’accord, la baignoire posée au beau milieu d’un espace sans la moindre intimité surprend, comme les toilettes à peine cachées par un voile arachnéen… Qu’importe, vive la liberté d’un espace grand offert où la clef n’est d’aucune utilité.

Certains regrettent quand même qu’aucune villa n’ait sa propre piscine. Vrai. Mais le principe de la maison est d’abriter des gens de connaissance, disons-les capables de partager les deux magnifiques bassins de l’hôtel.

Totale accessibilité

Àni affiche une précieuse particularité : sa totale accessibilité pour les personnes en situation de handicap. Ni obstacle, ni porte étroite ne gênent les fauteuils roulants. En outre, le personnel assure l’assistance permanente, voire la baignade en piscine comme en pleine mer à ceux qui en ont besoin. Telle est la volonté de Tim Reynolds, 56 ans, Américain, propriétaire des lieux.

Un algorithme boursier a fait sa fortune, immense. Un accident de voiture et le voici paraplégique. Tim tourne la page. Il veut offrir aux handicapés un lieu de séjour exemplaire, singulier, à l’écart de tout, intimiste et paradisiaque. Ca sera Àni Private Resorts. L’hôtel jouxtera une école dédiée à la création artistique, sa marotte. Àni Art Academy héberge gratuitement une vingtaine de jeunes pousses prometteuses en dessin, photo et peinture et les aide à travailler, à exposer. Tim Reynolds compose son alliance entre philanthropie et business. Elitiste et hors de prix ? C’est la vie. Rentable ? Peu importe. Il persiste et la développe. Àni a ouvert sur l’île d’Anguilla aux Caraïbes, en République Dominicaine donc, ainsi qu’en Thaïlande (Phuket) et au Sri Lanka (à proximité de Galle).

Un vœu lancé dans la nuit noire

Au terme du séjour a lieu la cérémonie nocturne des « au revoir ». Après le dîner, chaque hôte reçoit une lanterne de papier blanc. « Faites un vœu, écrivez-le au feutre sur le luminaire ». Un mini-brasier gonfle la loupiote, « lâchez ! ». Portée par la brise, elle file dans le ciel d’encre, brille longtemps, longtemps, avant de s’effacer dans la nuit. Souhait réalisé. Certain avaient évidemment écrit : « Promis, je reviendrai ».

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Y résider. A partir de 14 000 euros la nuit pour six villas, séjour de cinq nuits minimum demandé. Tarif tout inclus pour douze personnes.

Àni, Autopista Rio San Juan, Cabrera, km 3, Sector La Caribe. Tel. : 00 1 718 887 81 78 et aniprivateresorts.com

Y aller. Vols directs au départ de Paris assurés par Air Caraïbes. Ils durent 11 heures. Quand il est midi en France, il est 6 heures en République Dominicaine. Compter autour de 1 000 euros en classe économique et de 5 000 euros en classe Madras (équivalent Affaires). aircaraibes.com Il est probable qu’Air France assurera à nouveau des vols directs entre Paris et la République Dominicaine à compter de décembre 2023. airfrance.fr

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