Achraf Hakimi: "Je veux faire de belles choses avec l'équipe nationale marocaine"
À seulement 23 ans, Achraf Hakimi fait déjà partie des grands noms de la planète foot. Rencontre avec un joueur exceptionnel.
Achraf Hakimi cumule un très beau palmarès et en impose avec un C.V. des plus impressionnants : vainqueur entre autres de la Ligue des champions en 2018 au côté du Real Madrid, champion d’Ita- lie en 2021 au côté de l’Inter Milan, et vainqueur de la Ligue 1 au côté du PSG; sans oublier une participation en novembre prochain à la Coupe du monde au Qatar sous les couleurs du Maroc.
Devenu une référence mondiale dans le couloir droit, Achraf Hakimi est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de sa génération. Ultra-polyvalent et capable d’atteindre une vitesse de course de 36 kilomètres/heure, il est très vite repéré par le Real Madrid et notamment par l’ancien entraîneur du club, Zinedine Zidane, qui lui offre l’opportunité de faire ses preuves à seulement 19 ans. En juillet 2021, Hakimi entame un nouveau tournant dans sa carrière lorsqu’il décide de signer avec le Paris Saint-Germain pour une durée de cinq ans. Un transfert qui a coûté la coquette somme de 65 millions d’euros pour convaincre l’Inter Milan de lâcher l’international marocain. Marié et papa de deux petits garçons, Achraf Hakimi jongle entre une vie de famille bien remplie et une carrière qui l’est tout aussi, entre la France, l’Espagne et le Maroc. Nous l’avons rencontré à Paris, lors d’une séance photo dans la suite Signature Champs-Élysées de l’hôtel Fouquet’s Paris, adresse emblématique du Triangle d’or. Dans cette interview, le joueur revient sur ses débuts, sa carrière et son avenir professionnel.
L’O.H. : Comment t’es venue la passion du football ?
A.H. : J’ai grandi avec cette passion dans le quartier où j’ai vécu. Je jouais toujours au foot en bas de chez moi avec mes amis, c’est là que cette passion a pris racine.
L’O.H. : Ton passe-temps favori hors du football ?
A.H. : J’adore la mode et suis très attentif à tout ce qui l’entoure. Et bien sûr, passer du temps avec ma famille, c’est vraiment ce que j’aime faire quand je ne m’entraîne pas ou que je ne joue pas.
L’O.H. : Qu’est-ce qui te manque le plus depuis ton arrivée à Paris ?
A.H. : Paris est une ville magnifique, je ne rate pratiquement rien, car à Paris, on trouve tout : la culture, les loisirs, la bonne gastronomie, les monuments historiques... Mais, personnellement, ma famille et mes amis les plus proches me manquent toujours.
L’O.H. : Quelle est la première chose que tu fais quand tu rentres au Maroc ?
A.H. : Je rends visite à ma famille. Pour moi, c’est très important d’être avec les miens et c’est la raison pour laquelle j’essaie d’y aller le plus souvent possible pour profiter d’eux.
L’O.H. : Tu es l’une des personnalités préférées des Marocains, quelle est ton impression à ce sujet ?
A.H. : C’est une grande fierté de se sentir si aimé dans son pays, c’est très agréable. Et jouer avec l’équipe nationale marocaine est très spé- cial pour moi.
L’O.H. : D’abord Cristiano et aujourd’hui Messi, quel effet cela te fait-il de jouer aux côtés des meilleurs joueurs du monde ?
A.H. : Pour moi, c’est une fierté d’avoir pu jouer avec les meilleurs joueurs de l’histoire. Actuellement, je partage le vestiaire avec Messi et c’est un réel plaisir, comme c’était le cas avec Cristiano quand j’ai commencé au Real Madrid.
L’O.H. : Quel coéquipier t’a le plus impressionné ?
A.H. : Messi, Neymar ou Mbappé m’impressionnaient, mais celui qui m’a le plus surpris, c’est Marco Verratti, c’est un joueur spectaculaire.
L’O.H. : Que penses-tu du surnom que l’on t’a donné “La Gacela del Atlas” ?
A.H. : J’aime beaucoup ce surnom de “La Gacela del Atlas” (Gazelle de l’Atlas, NDLR), je suis conscient que la vitesse est une de mes grandes qualités et j’essaie toujours de l’exploiter sur le terrain.
L’O.H. : Avec quelle ancienne gloire de l’équipe nationale aurais-tu aimé jouer ?
A.H. : Avec Noureddine Naybet
L’O.H. : Que penses-tu du potentiel offensif des Lions de l’Atlas ?
A.H. : Je pense que nous avons l’une des meilleures équipes d’Afrique, nous avons de grands joueurs établis dans les plus grands clubs du monde et en attaque, on est très bons.
L’O.H. : Comment décrirais-tu l’ambiance au sein de l’équipe du Maroc ?
A.H. : Nous sommes une famille, nous restons très proches et cela se ressent aussi sur le terrain.
L’O.H. : Quelles sont les chances du Maroc dans le groupe de Coupe du monde, composé de la Belgique, la Croatie et le Canada ?
A.H. : Dans une Coupe du monde et avec si peu de matchs, tout peut arriver, nous avons confiance en nous et espérons aller plus loin. Je pense que nous avons le niveau pour nous battre face aux trois adver- saires du groupe que nous allons affronter.
“Messi, Neymar ou Mbappé m’impressionnaient, mais celui qui m’a le plus surpris, c’est Marco Verratti.”
L’O.H. : à peine débarqué à Paris, tu t’es rapidement lié d’amitié avec Kylian Mbappé. Que peux-tu nous dire sur votre complicité ?
A.H. : Ça s’est fait naturellement, nous avons le même âge, beaucoup de passions en commun... C’est tout simplement l’histoire de deux jeunes qui se sont rencontrés dans le vestiaire du PSG et sont devenus amis.
L’O.H. : Que pense Mbappé du Maroc et des Lions de l’Atlas ?
A.H. : Il est très attentif à nos matchs et puis c’est un grand fan du Maroc, car c’est un bon pote à moi. Mais si un jour, on se retrouve face à la France, il ne pensera plus la même chose (rires).
L’O.H. : Tu vas jouer ta deuxième Coupe du monde, tu as remporté la Ligue des champions, le Scudetto et bientôt la Ligue 1, et tu n’as que 23 ans. Que peut-on te souhaiter de plus ?
A.H. : La vérité est que je me sens très chanceux dans ma carrière, mais cela ne s’arrête pas là. Je suis ambitieux et je veux continuer à gagner des trophées avec mon club et faire de belles choses avec l’équipe nationale marocaine.
L’O.H. : Durant toute ta carrière, tu n’as reçu qu’un seul carton rouge. Comment fais-tu pour rester calme en toutes circons- tances ?
A.H. : Rester concentré est essentiel dans le football d’aujourd’hui. Il ne faut pas perdre son sang-froid, quoi qu’il arrive. Quitter son équipe et la laisser avec un joueur en moins est quelque chose qui peut vrai- ment marquer un match. En ce sens je pense que je contrôle bien mes émotions.
L’O.H. : Tu es né en Espagne. Quelle relation entretiens-tu avec ce pays voisin si proche du Maroc ?
A.H. : J’ai une grande affection pour l’Espagne, bien sûr. C’est le pays où je suis né et où j’ai grandi. Bien que je me sente marocain, beaucoup de mes amis sont espagnols et je vais à Madrid aussi souvent que je le peux.
L’O.H. : Ton compte Instagram cumule plus de 9 millions de fol- lowers. Quel est ton rapport avec les réseaux sociaux ?
A.H. : J’aime être actif sur les réseaux, j’essaie d’interagir avec mes fans, mais aussi avec mes amis bien sûr.
L’O.H. : Tu n’hésites pas à rendre publique ta vie privée sur les réseaux sociaux, quitte à faire quelques jaloux ? Que réponds-tu aux critiques ?
A.H. : J’ignore les critiques. Les footballeurs sont exposés à des opinions en tout genre, mais si tout ce qui vous arrive vous touche, vous pouvez devenir fou. J’écoute les gens qui me connaissent et qui m’aiment, qui se soucient de moi.
L’O.H. : Les joueurs de foot aiment bien rouler dans de superbes voitures. Est-ce ton cas ?
A.H. : J’aime les voitures, mais je n’en suis pas fou non plus, je considère cela normal pour un jeune garçon comme moi.
L’O.H. : Tu as assisté à plusieurs défilés lors de la Fashion Week parisienne, quelles sont tes marques ou tes couturiers préférés ?
A.H. : En tant que passionné de mode, j’en aime beaucoup, mais je dirais que j’ai une préférence pour Marine Serre, Jacquemus, Ami Paris, Dior, Louis Vuitton...
L’O.H. : Es-tu un bon cuisinier ? Quel plat marocain réussis-tu le mieux ?
A.H. : (Rires) J’aime apprendre, je ne peux pas dire que je suis très bon cuistot. J’ai un faible pour la cuisine marocaine, j’aime beaucoup le couscous, la pastilla, les tajines et la harira.
L’O.H. : Maintenant, que tu vis à Paris, préfères-tu la cuisine espagnole ou française ?
A.H. : La marocaine (rires).
L’O.H. : Es-tu un passionné de musique ? Pourrais-tu partager avec nous ta playlist ? Tes artistes marocains préférés ?
A.H. : J’aime beaucoup Morad, un rappeur né en Espagne mais d’ori- gine marocaine comme moi, et aussi ElGrandeToto.
L’O.H. : Tu as deux petits garçons, est-ce que tu comptes leur trans- mettre ta passion pour le ballon rond ?
A.H. : Tout ce que je veux, c’est qu’ils soient des enfants heureux, qu’ils grandissent en bonne santé, qu’ils reçoivent une bonne éducation. Ils décideront de ce qu’ils veulent faire de leur avenir et nous, en tant que parents, nous les soutiendrons.
L’O.H. : Tu as participé durant ce ramadan au Maroc, à une cam- pagne avec l’opérateur de téléphonie Inwi. C’est une façon pour toi de te rapprocher des Marocains ?
A.H. : C’est toujours un plaisir pour moi de pouvoir faire des actions qui me permettent de me rapprocher de mes fans, mais aussi de travailler avec des entreprises aussi importantes au Maroc.
L’O.H. : Quel effet cela vous fait-il de voir son portrait sur de grands affichages dans les villes marocaines ?
A.H. : J’aime créer de la proximité avec les supporters, je pense que c’est une chose indispensable pour nous et pour le football en général. Je suis très reconnaissant envers Inwi d’avoir misé sur moi et aidé dans cette action.
Texte : Driss Douad et Rita Houfani
Photos : Nicolas Gerardin
Stylisme : Romual Premier
MUaH : Camille Make-up
Artist Coordination : Léna Kelly et Joëlle Travers.