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Qui est ilham, la nouvelle queen du R&B qui cartonne au Maroc ?

Dans "ilham", son tout dernier EP, la chanteuse new-yorkaise d’origine marocaine réussit à conjuguer romance brutale et douceur vocale. Rencontre avec cette étoile montante du R&B alternatif qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

 

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Elle aime soigner les maux par les mots et c’est avec une vulnérabilité attachante qu’ilham utilise sa musique comme exutoire. Née à New York de parents marocains, elle a grandi dans le quartier défavorisé de Queensbridge Houses, bercée par une playlist oscillant entre raï et R&B Y2K. Après 41-10, son premier album sorti en 2018, puis With Time, dévoilé l’année suivante, l’artiste confirme aujourd’hui son retour sur la scène R&B avec un tout nouveau projet. Dans "ilham", son dernier EP produit avec Def Jam Recordings, l’auteure-compositrice nous plonge dans une thérapie sans filtre. Peine de cœur, mensonge et trust issues viennent façonner cette toute dernière création. En feat avec le rappeur marocain French Montana, le titre corazón reprend le sample du hit Me & U de Cassie. Un succès qui s’avère être au rendez-vous puisque le titre a atteint rapidement la première place sur Spotify au Maroc. L’Officiel Maroc a rencontré celle qui s’impose désormais comme la relève du R&B alternatif.

L’Officiel Maroc : Quand as-tu commencé à chanter ?

ilham : Quand j'étais enfant, je fredonnais dans la maison pour que personne ne puisse m'entendre. La musique était mon échappatoire à la réalité. J'ai passé une grande partie de mon enfance dans un état constant d’imagination. J'imaginais que je chantais sur scène et que ma musique touchait des millions de personnes. Mon rêve était de pouvoir subvenir aux besoins de mes parents. C'était si innocent et pur. À force de persévérance et de positive vibes, j’ai réussi à atteindre mon rêve.

En 3 mots, comment définirais-tu ta musique ?

ilham : Honnête, sombre, sensuelle.

Ton titre corazón est numéro 1 sur Spotify au Maroc, comment expliques-tu un tel succès au pays de tes origines ?

Ilham : Je pense que French Montana et moi-même sommes les meilleurs artistes maroco-américains. En tant que nouvelle artiste, je pense que les gens veulent et ont besoin de découvrir de la nouveauté. J’imagine que c’est un beau moment pour les Marocains de nous voir réunis. Je suis sûr qu'ils en sont heureux et fiers. 

Comment as-tu rencontré le rappeur French Montana ?

ilham : Son frère Zak m’a envoyé un DM et m'a dit de ne signer aucun contrat. Je ne sais pas comment il était au courant, mais j'étais effectivement sur le point d’en signer un. Il a pris mon numéro, m'a présenté à French, et je suppose que le reste appartient à l'histoire.

Te soutient-il dans ta carrière ?

ilham : French est un mentor pour moi. C'est la première personne à qui je m'adresse, dès que j’ai besoin d’un conseil. Il est rapidement devenu un membre de la famille.

En tant qu’auteure-compositrice, comment se déroule ton processus créatif ?

ilham : J'écoute un beat, des mélodies en freestyle, des mots. Puis je compose et arrange le titre pour qu'il ait une structure. À partir de là, je commence à raconter une histoire.

Est-ce que tes origines marocaines t’inspirent ? 

ilham : Elles font de moi une femme plus forte. Nous sommes forts. Cela m’incite donc à gérer ma carrière sans crainte. Je n’ai pas de limites, je ne prends jamais un non pour une réponse. Je sais que je peux surmonter n'importe quel obstacle qui se présente à moi.

Y a-t-il des artistes marocains avec lesquels tu aimerais collaborer ?

ilham : J’aimerais beaucoup collaborer avec des artistes émergents. Si leur musique me plaît alors je suis prête à collaborer avec eux. En ce moment j’aime beaucoup ce que font Small X et ElGrande Toto.  

Envisages-tu de te produire un jour au Maroc ?

ilham : Inshallah. Je veux me produire dans tout le Maroc et pourquoi pas, un jour, être en tête d’affiche du festival Mawazine.

Penses-tu que le rêve américain existe ? 

ilham : La réalité est qu’il s'agit d'un terrain de jeu inégal. Je suis née dans un refuge pour sans-abri et j'ai grandi dans la Section 8 Housing (ndlr : une cité HLM). Aujourd’hui, je suis à Los Angeles et j’enregistre des titres avec des artistes avec lesquels j'ai toujours rêvé de travailler. La musique est mon travail à temps plein, ce qui est une bénédiction en soi. On ne m’a jamais rien offert sur un plateau d’argent. Cela n'a rien à voir avec le travail acharné, mais plutôt l'alignement d'autres pièces d’un puzzle intangible. Je n'ai pas atteint ma définition du rêve américain, mais je sais qu'il se met en place lentement.

Que pense ton entourage de ton succès ?

ilham : Mes amis pensent que c'est cool. Ma famille est fière de moi. Je pense qu'ils le comprendront pleinement quand j’atteindrai un certain niveau. Ils voient mes efforts et mon travail et l'admirent. Je remercie ma mère pour ses prières qui me permettent de garder la tête froide.

Quel est ton rapport aux réseaux sociaux ?

ilham : Parfois je les aime, parfois je les déteste.

Comme nous avons pu le remarquer dans ton feed Instagram, tu t’inspires énormément des années 2000, pourquoi ?

ilham : Je suis flattée que vous l’ayez remarqué. Bien que j'aime l'esthétique Y2K, mon intention n'était pas de m'en inspirer. Je suis juste moi-même. J’aime parfois jouer avec mon côté garçon manqué et parfois mon côté féminin. J'aime ce que j'aime et je porte ce qui me fait du bien. Le confort avant tout.

Sur quels projets travailles-tu actuellement ? 

ilham : Beaucoup de nouvelles musiques inshallah !

Comment imagines-tu ta carrière dans 10 ans ?

ilham : En 10 ans, "ilham" sera devenu un nom familier. "ilham" sera une source d'inspiration pour tous les enfants qui ont grandi sans rien.

Photographie : Val Rios

Editing : Diego Velarde

Stylisme : Olivia Magdaleno

Coiffure : Britney Brown

Maquillage : Hazell Guillen

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