Met Gala 2019 : tout ce qu’il faut savoir sur l’édition de cette année

Depuis sa première édition en 1948, le MET Gala se tient tous les premiers lundis du mois de mai en plein cœur de New York, au Metropolitan Museum Of Art. En 2019, le plus gros événement mode de l’année tombe le 7 mai. Il inaugurera comme à son habitude l'exposition annuelle du Costume Institute, dédiée cette fois à "l'amour de ce qui n'est pas naturel : l'artifice et l'exagération."

Après "Heavenly Bodies: Fashion and the Catholic Imagination", à l’honneur en 2018 – on se souvient de Rihanna dans sa tenue façon Pape couture signée Margiela par John Galliano - le Metropolitan Museum of Art dédie son thème de 2019 à l’ironie, l’esthétisme, la théâtralité et le sens de l'humour. Orchestrée autour du thème "Camp: Notes on Fashion", l’exposition retracera l’histoire de la mode sous le prisme du "camp", décrit par l'historien du cinéma gay Richard Dyer, comme renvoyant particulièrement à l’homosexualité et permettant entre autres aux hommes gays de sortir des conventions de genre et de sexualité. Les films de John Waters comme Hairspray et Female Trouble ou encore la série RuPaul's Drag Race sont des exemples de la pop culture faisant parfaitement référence à ce courant.

Au total, l'exposition comportera 175 pièces de mode et accessoires pour hommes et femmes, sculptures, peintures et illustrations divisées en deux sections. La première, revient sur les origines du "Camp", de Versailles aux émeutes de Stonewall. La seconde s'intéressera au "camp" réinterprété par des designers de mode comme Charles Frederick Worth, Balenciaga, Demna Gvasalia ou encore Miuccia Prada. Les visiteurs pourront y découvrir des robes signées Viktor & Rolf, Virgil Abloh, Moschino par Jermey Scott, ainsi que la fameuse robe-cygne de Björk.

Le thème choisi est un clin d'œil adressé à Notes on Camp, le célèbre essai écrit en 1964 par la romancière et militante Susan Sontag. Dans ce texte, elle définit le "camp" comme étant "l'amour de ce qui n'est pas naturel : l'artifice et l'exagération." Interrogé par le New York Times, Andrew Bolton, le commissaire d'exposition qui dirige le Costume Institute, a ainsi expliqué : "Nous vivons un moment de camp extrême et il était très pertinent pour la conversation culturelle de regarder ce qui est souvent considéré comme une frivolité vide, mais qui peut en réalité être un outil politique très sophistiqué et puissant, en particulier pour les cultures marginalisées. Qu'il s'agisse d'un camp pop, d'un camp queer, d'un camp d'élite ou d'un camp politique - Trump est une figure très représentative du camp - je pense que c'est très opportun."

Après Amal Clooney, Rihanna et Donatella Versace, c'est au tour de Lady Gaga, Harry Styles, Alessandro Michele – directeur artistique de Gucci – et Serena Williams d'être les hôtes de cette nouvelle édition du MET Gala.

Peu d’informations ont été divulguées concernant les looks red carpet des célébrités conviées à cet événement d’exception. Le thème est largement centré sur l’ironie et les tenues peu conventionnelles. Ce dernier encourage donc à opter pour des créations kitsch, accompagnées d’un engagement politique. Cependant, c’est surtout vers Rihanna que tous les yeux seront rivés lors de son arrivée sur le tapis rouge. La chanteuse est une habituée de l’événement depuis 2007, mais ce n’est qu’en 2015, lorsqu’elle portait sa spectaculaire robe jaune signée Guo Pei Couture qu’elle a commencé à se démarquer. Au fil des années, elle a ainsi affirmé son style tout en respectant le thème, au point que, l’an dernier, elle optait pour une création devenue culte signée Margiela par John Galliano, et inspirée du Pape lui-même. Nul doute que l’artiste optera pour un look aussi excentrique cette année.