Femmes

Dior nous fait ses légendes d’automne

Vous êtes encore à hésiter sur votre bikini à embarquer en vacances ? Dior a une longueur d’avance et nous emmène voguer en eaux automnales. Avant-première de la saison prochaine.
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Après une collection croisière qui a défrayé la chronique, et la douceur de vivre de Diorivieira, la maison présente une collection automnale qui poursuit l’approche subversive de Maria Grazia Chiuri ainsi que sa curiosité pour l’artisanat, les arts, la littérature et les femmes d’envergure. Ou quand la mode a vraiment du sens…

Comme point de départ de cette collection Fall 2019, Maria Grazia Chiuri a choisi une robe à motifs géométriques créée par Marc Bohan. Il s’agit de la réinterprétation pour Dior d’une robe imaginée (pour Françoise Hardy) par Sonia Delaunay. Cette grande artiste du XXe siècle s’exprimait, à travers les arts appliqués, en créant aussi bien des tissus que des vêtements et des objets.

La Directrice Artistique a exploré, pour cette collection, de nouvelles techniques de confection expérimentales autour du feutre et de motifs hypnotiques mêlant couleurs et matières, et s’illustrant dans une série de manteaux. Elle célèbre des savoir-faire traditionnels – tels que ceux du Salento, dans le sud de l’Italie, sa région de cœur – aujourd’hui oubliés en raison de l’exigence et du temps qu’ils requièrent pour être mis en œuvre. Ils révèlent toute la créativité de femmes artisans, et dessinent, une fois réunis au sein de cette collection, une carte émotionnelle.

À Paris, capitale des avant-gardes et de la mode, Sonia Delaunay prend la tête d’un groupe de femmes qui sont à l’image de celles évoquées par l’historienne de l’art féministe Rozsika Parker dans son ouvrage Subversive Stitch : Embroidery and the Making of the Feminine. Aux côtés de Sonia Delaunay, on retrouve Anni Albers ou d’autres talents féminins qui rapporteront de Russie des savoir-faire qui seront à l’origine de la création de plusieurs ateliers à Paris.

C’est aussi dans la capitale française que grandit Diana Vreeland, qui sera marquée à jamais par la puissance des Ballets russes. Aujourd’hui, dans cette même effervescence créative parisienne, Maria Grazia Chiuri revisite les formes emblématiques de l’héritage Dior en employant des techniques artisanales qui façonnent de nouveaux codes. Le tulle est brodé dans des harmonies de couleurs allant du rouge brique au vert sapin, en passant par des jaunes et des roses poudrés qui se révèlent en un spectacle sensoriel. Ces nuances inhabituelles pour la Directrice Artistique se dévoilent dans un ensemble de jupes et de robes en dentelle géométrique.

Maria Grazia Chiuri a ainsi imaginé un espace – incarné par l’atelier – qui maintient cet équilibre fragile entre le temps nécessaire et celui qui est imposé. La pratique révolutionnaire de la broderie et des arts appliqués est un moyen pour les femmes de faire entendre leur voix et de construire leur identité.
Il s’agit là d’une représentation de la tension créative qui se ressent, sans cesse, entre la conformité et la subversion.

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