WE LOVE MOROCCO

Pourquoi Marrakech est la destination star de l'été 2021 ?

Clubs huppés, restaurants sophistiqués, créateurs pointus et lieux de détente haut de gamme : la ville rouge est aussi celle de tous les raffinements.
person human metropolis urban city building spire tower architecture tent

Il y a les joies des premières fois… S’égarer dans les allées encombrées des souks et les ruelles sinueuses de la médina, écouter les histoires des conteurs de la place Jemaa el-Fna, goûter au thé à la menthe, négocier le prix d'un tapis berbère... Et puis aussi, visiter le Palais de la Bahia, la Mosquée de la Koutoubia, le Jardin Majorelle. Sans oublier les Tombeaux saadiens, la Médersa Ben Youssef, le musée de Marrakech, la Maison de la Photographie et la Palmeraie. Tout ça, c’est réservé aux premières fois… Passées ce stade, reste à découvrir tous les coins et recoins de cette ville aux multiples visages, les plus beaux endroits où flâner, manger, boire, dîner et dormir. Suivez le guide. 

Flâner

A l’écart du bruit de la médina, le Jardin Majorelle est une respiration verte dans la ville, une échappée hors du temps. On le doit au peintre orientaliste Jacques Majorelle (1886-1962) qui demanda à l’architecte Paul Sinoir de lui dessiner un atelier de peinture dans sa palmeraie, achetée dans les années 20. De là est né le fameux "bleu Majorelle" dont les murs sont recouverts. Autour de son studio Art déco, l’artiste fait pousser des plantes exotiques et des espèces rares qu’il ramène de ses voyages. Cet espace vert s’ouvre au public en 1947 mais, à la mort de celui-ci en 1962, la végétation périclite. Menacé en 1980 par un projet immobilier, cet éden abandonné est racheté par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. Ils lui redonnent de son panache avec l’aide du paysagiste Madison Cox. Aujourd'hui, reste les souvenirs, les arbres et les plantes exotiques, les murs rehaussés de couleurs vives, les bassins et fontaines qui offrent un peu de fraîcheur aux visiteurs et, clou du spectacle, la villa-atelier du peintre transformée en musée Berbère. Un musée de poche qui quelques mètres plus loin se voit voler la vedette par le désormais célèbre Musée Yves Saint Laurent conçu par le cabinet d’architectes français Studio KO. Ce dernier comprend un espace d’exposition permanente de 400 mètres carrés, présentant l’œuvre d’Yves Saint Laurent dans une scénographie originale de Christophe Martin. Il y a aussi une salle d'exposition temporaire, une bibliothèque qui rassemble plus de 5 000 ouvrages, un auditorium de 140 places, une libraire et un café où il est plaisant de s’asseoir et d’observer... Il faut y aller tôt pour se faire photographier devant le Cassandre géant. Nous ne sommes pas les seuls, ce matin-là, à nous être mis sur notre 31 pour obtenir la photo parfaite à poster sur Instagram. (museeyslmarrakech.com) Autre repère, autre ambiance… Dans le quartier de Mouassine, Le Jardin Secret porte bien son nom. Difficile de croire qu’un tel palais et jardin se cachent derrière ces murs du XVIe siècle… Laissé à l'abandon pendant plusieurs décennies, il a été complètement réaménagé par le paysagiste Tom Stuart-Smith en deux espaces distincts. Le premier respecte les caractéristiques du jardin islamique, le deuxième a été conçu comme un "jardin exotique", avec des plantes provenant des cinq continents. Silence, ici on médite ! (lejardinsecretmarrakech.com) Le matin tôt ou alors le soir tard, on se rend sur la Place Jemaa el-Fna pour goûter au folklore et à la street food des marchands ambulants (poisson frit, brochettes au barbecue, jus de fruits pressés...). Oppressant et sale, l’endroit peut paraître effrayant à celui qui le découvre pour la toute première fois. Véritable fouillis de touristes, de gens du coin et de marchands, il offre pourtant quantités d'heureuses découvertes ; de belles ceintures en cuir, des portefeuilles odorants mais solides, des lanternes dignes des Mille et Une Nuits, des épices locales, des bracelets brillants ornés de khamsa... Car oui, Marrakech est le paradis du shopping et nombreux sont les designers qui ouvrent des showrooms tout autour de la vieille ville. Des mocassins colorés et fleuris, chez Topolina. De la décoration orientale uniquement faite à la main, chez Chabi Chic. Une djellaba, chez Norya Ayron (Sharon Stone, Monica Bellucci, Kate Moss et Juliette Binoche sont passées par là). Des pièces de créateurs et designers locaux et de l'huile d'argan, chez 33 rue Majorelle. Des draps et des serviettes brodées dans la boutique de la créatrice Belge Valérie Barkowski. Des cornes de gazelle, des pâtes d’amande, des briouates au miel et des sablés, à la pâtisserie de la Terrasse des épices. Des sacs en cuir, chez Lalla. De beaux manteaux en velours doublés de soie faits à la main, chez Beldi. Des sacs pour faire les courses, chez Kulchi. Des lanternes, des miroirs, des céramiques, des tapis, chez Mustapha Blaoui - grand ami de la jet-set locale. Des tapis berbères Beni Ouarain, chez Soufiane Zarib. Du streetwear twisté à la marocaine, chez les Belges Max & Jan. De la vaisselle, chez Akkal, dans le quartier industriel de Sidi Ghanem. Mais notre adresse coup de cœur, celle qu’on ne raterait pour rien au monde, est très certainement l’atelier LRNCE. Attention, mieux vaut prendre rendez-vous pour visiter ce show-room (introuvable) au cœur du quartier industriel. Ici, la designer belge Laurence Leenaert nous accueille au milieu de ses créations : des manteaux, des pots et des plats, des housses de coussins, des sandales (copiées par les plus grandes griffes de mode)… Et, au sol, des tapis en laine. Le tout dans une ambiance épurée et joyeuse. Le paradis !

1 / 7
Le Jardin Majorelle © Justin Paquay
Le Souk © Justin Paquay
Concept store Max & Jan © Justin Paquay
Dar El Sadaka © Justin Paquay
Espace d'art Montresso © Justin Paquay
LRNCE © Justin Paquay
Mustafa Blaoui © Justin Paquay

Manger

Au cœur de la médina, mieux vaut être bien renseigné pour bien s’attabler. Le restaurant Nomad, ancien magasin de tapis reconverti, est le rendez-vous de la branchitude Marrakchie. Avec sa cuisine marocaine moderne de qualité, l'endroit offre, aux chanceux qui auront gagné leur place en terrasse, une vue imprenable sur la Médina et l'Atlas. (nomadmarrakech.com) Dans le même esprit, cool et relax à la fois, la it-cantine Le Jardin, oasis en pleine ville, est un incontournable avec ses variations de verts et ses zelliges aux larges feuilles de palmiers signées par l’architecte d’intérieur Anne Favier. Après le déjeuné dans ce havre de branchitude, il suffit de monter une volée d’escaliers pour visiter la boutique de Norya Ayron où l’on déniche des djellabas revisitées et des pochettes en cuir à tomber. A l’heure de l’apéro, quand la lumière du soleil se met à tomber, direction Le Grand Café de la Poste. Avec ses stores en bois, ses palmiers en pot et ses chaises en osier, ce resto mythique semble tout droit sorti des années 20. En cuisine, le chef français Philippe Duranton (un ancien militaire) fait des merveilles. Au menu, tout ce que l'on attendrait d'une brasserie française avec une petite touche de la région : tajine de kefta de boeuf et semoule à la cannelle, soufflé au Grand-Marnier, tarte fine aux pommes et grand éclair au chocolat... Une vraie belle adresse. (grandcafedelaposte.restaurant) Et si le cœur vous en dit, le Bo-Zin est l’endroit où terminer la nuit en beauté. Ici, on se croirait à St Trop', un soir d'été... Show off, ce resto l’est et le revendique. À table, on s'agite dès que les plats arrivent à table. Au bar, on sirote des cocktails en attendant le début du spectacle. Enfin, les tambours retentissent. Les hôtes sont invités à danser, certains finiront debout sur le bar à taper dans les mains. Et comme ça, d'un claquement de doigt, le restaurant chic s'est transformé en l'une des boîtes de nuit les plus branchées de la ville. (bo-zin.com) Dans un style plus sophistiqué, l’hôtel de luxe Selman Marrakech propose une offre de services originaux mêlant gastronomie et spectacle. A commencer par les très prisés dîners privés à la "Table secrète" située au cœur des écuries, au milieu des pur-sang arabes. On chuchote que Madonna y a d’ailleurs fêté son anniversaire avec quelques 70 invités… (selman-marrakech.com)

1 / 6
© Justin Paquay
Le Jardin © Justin Paquay
© Justin Paquay
Le Selman © Justin Paquay
Riad Kitula © Justin Paquay
© Justin Paquay

Dormir etc.

C’est à Marrakech qu’on trouve les plus beaux hôtels du monde, tous avec leur style et leur spécificité. Il y en a donc pour tous les goûts. Niché à l’intérieur des remparts, dans la partie ouest de la Médina à proximité de la place Jemaa el-Fna et de la mosquée de la Koutoubia, le Royal Mansour est un havre de paix de cinq hectares, loin des tumultueuses et bruyantes ruelles pavées de l’ancienne ville... À l’extérieur, son jardin arabo-andalou imaginé par le paysagiste espagnol Luis Vallejo renoue avec la tradition des grands jardins de Marrakech et des paysages agricoles du Maroc. Au centre de cette nature foisonnante, une piscine de trente mètres de long sur vingt de large est accessible aux clients de l’hôtel comme aux visiteurs extérieurs. À l'intérieur de ce palace confidentiel, ni chambres, ni suites mais une petite médina, rien que ça. Disséminés ça et là, à travers des ruelles fleuries aux murs Terracotta, 53 riads de luxe à l’intérieur duquel chaque hôte jouit de trois étages pour lui tout seul. Comble du luxe, Le Grand Riad, demeure marocaine de 1 800 mètres carrés avec entrée privative, jardin paysagé, piscine privée, ascenseur, toit-terrasse avec vue sur l'Atlas, hammam, salle de fitness, cinéma et majordome dédié, est réservé aux grands de ce monde. Côté gastronomie : quatre restaurants aux cartes signées Yannick Alléno. Au Jardin, le mélange d’influences asiatiques et méditerranéennes répond à nos envies de fraîcheur tandis qu'à la Grande Table Marocaine – faisant partie du cercle très envié des “Grandes Tables du Monde" –, le palace illustre l'art de recevoir dans la plus pure tradition locale avec au menu : Sh’hiwates, pastilla de fruits de mer, couscous aux sept légumes et crème glacée d’Amlou (délicieuse pâte d’amande, de cacahuètes et huile d’argan, le Nutella local)... Plus loin, comme un écrin au milieu du Jardin aux Agrumes, le spa de 2 500 mètres carrés sur trois étages, vaut largement le coup d'être testé pour un massage à l’huile d’argan ou une manucure selon la méthode du célèbre podologue Bastien Gonzalez. (royalmansour.com). Pour les amoureux de sport et de nature, à vingt minutes en voiture de la médina, aux premières loges des sommets enneigés, le Fairmont Royal Palm déploie ses 134 unités divisées en chambres, suites et villas et ses 231 hectares de palmiers, d'oliviers et d'orangers. L’expression "chambre avec vue" semble avoir été inventée ici... Un paysage absolu où les montagnes de l’Atlas tombent à pic dans le plus exotique des jardins sous un ciel Majorelle. Si ce somptueux hôtel est un des plus prisés de Marrakech c’est aussi et peut-être surtout pour son golf 18 trous qui s'étend sur 75 hectares d'espace vert. Un parcours respectueux de l'environnement divisé en trois espaces ; un terrain d’entraînement, deux putting greens et un green de coups d’approche avec des bunkers de sable. Golfeur.se ou pas, l’endroit a vraiment tout pour plaire. (fairmont.com/marrakech) Et pour ceux qui veulent profiter d’une véritable bulle ouatée pour lâcher prise incognito, le luxueux et paisible hôtel la Villa des Orangers est une de ces adresses confidentielles qu’on se file sous le manteau... Derrière sa façade sans prétention se cache une double porte qui une fois franchie conduit à un minuscule lobby et quelques mètres plus loin à un magnifique riad. Siglé Relais & Châteaux, cette demeure traditionnelles construite dans les années 30 pour un notable de Marrakech a été rachetée et transformée en hôtel de charme de 27 chambres et suites, un grand jardin, trois patios avec fontaines et une piscine intimiste. Le soir, son restaurant à la décoration coloniale offre à ses visiteurs une ambiance magique avec feu ouvert et lumières tamisées (même en été). Attention, ici, il faut réserver des mois à l’avance car le lieu est si exclusif et victime de son succès qu'il affiche souvent complet. (villadesorangers.com) Et last but not least… On ne pourrait pas clôturer un chapitre sur les hôtels mythiques de Marrakech sans évoquer la Mamounia... Et pour cause, Alfred Hitchcock y tourna des scènes de L'Homme qui en savait trop alors que Winston Churchill y avait établi ses quartiers d’hiver pour y peindre "l’un des lieux les plus beaux du monde". De Chaplin à Lelouch, en passant par Jean Paul Gaultier, les Rolling Stones, Elton John, Jacques Brel, Barbara Hendrix ou encore Hillary Clinton et Martin Scorcese, le gotha planétaire a foulé les épaisses moquettes de son lobby, dormi dans les lits à baldaquin de ses suites, bu des Negroni entre chien et loup au bar le Winston Churchill, arpenté ses immenses jardins luxuriants les soirs de pleine lune. La Mamounia est un Who’s Who à elle toute seule. Et la musique et la littérature le disputent au cinéma. Un mythe qui aujourd'hui (re)vit, plus fastueux que jamais grâce à une rénovation en profondeur avec au programme des espaces revus et corrigés comme "Le Salon de Thé par Pierre Hermé" où le petit-déjeuner est servi tout au long de la journée. Sous la direction du chef français Jean-Georges Vongerichten, le restaurant Asiatique sert désormais une cuisine sud-est asiatique et l’Italien, les meilleures pizzas de Marrakech ! Mais le lieu de rendez-vous où il est bon de voir et d’être vu est "Le Churchill", le bar confidentiel le plus prisé de la ville à l’heure de l’apéro. Le dimanche, c’est au Pavillon de la Piscine et autour de son buffet dédié aux desserts de Pierre Hermé que les VIP se retrouvent. Enfin, l’Œnothèque, en sous-sol, est sans aucun doute un des nouveaux spots les plus cool de Marrakech avec ses 2 000 bouteilles en guide de décor. Sous oublier, le spa, à l'atmosphère intimiste et feutrée. 2 500 mètres carrés dédiés au bien-être dans un cadre digne des Mille et Une Nuits. Voilà. Tout est dit. (mamounia.com)

1 / 4
Riad Kitula © Justin Paquay
La Mamounia © Alan_Keohane
Selman
Riad Kitula © Justin Paquay

S’échapper

C’est en sidecar néo-rétro (les motos sont neuves malgré leur look vintage) de Marrakech Insiders (marrakechinsiders.com) que l’on découvre le mieux les trésors insoupçonnés de la ville et ses alentours. Au guidon, notre chauffeuse à la dégaine rock’n roll nous donne ses clefs de la cité tout en remontant le temps. On découvre alors Dar-el Hanch, "la maison au serpent", la première résidence de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent en 1966 et qui précède aux deux autres, Dar es Saada et la Villa Oasis, aménagées par Bill Willis, l’incontournable décorateur que la bonne bourgeoisie d’alors s’arrachait. Une rapide traversée des puces à Bab El Khemis et nous voilà dans la Palmeraie, des odeurs de jasmin plein le nez, l’air chaud sur le visage… Un vrai moment de liberté ! Mais on s’arrête déjà. Devant la maison tombée du ciel de l’artiste Jean-François Fourtou, on boit une limonade fraîche. Ici, le bruit du monde est loin. Seuls les animaux géants viennent troubler le calme… Une chèvre xxl est d’ailleurs l'une des premières rencontres que l'on fait lorsque, au détour du chemin, on découvre Dar El Sadaka, la Maison de l’Amitié et maison d’hôtes de luxe de l’artiste plasticien. Un univers à part, qui nous replonge en enfance… Aussi fou qu’inoubliable ! (darelsadaka.com) Autre espace surréaliste perdu dans la pampa, à une trentaine de kilomètres de Marrakech, Le Jardin Rouge lié à l’espace d’art Montresso est un lieu hybride et unique en Afrique qui offre des conditions de rêve pour travailler à près d’une quarantaine d’artistes parmi les plus prometteurs de la planète. Leurs œuvres, que l’on compte par centaines, sont ensuite intégrées au lieu. Un must à visiter. (montresso.com) Et puis, encore un peu plus loin, toujours en sidecar on découvre le silence du désert… Agafay, terre minérale au paysage lunaire, est le décor choisi par Scarabeo Camp pour planter ses tentes blanches qui se détachent des impressionnantes montagnes de l'Atlas. Un lieu à la fois simple et hors du commun. Niché au creux des terres arides, il est une pause formidable : le campement d’un couple de Belges passionnés par le Maroc, qui propose à ses hôtes d'un soir de vivre une expérience unique et authentique au milieu de rien si ce n'est de la culture berbère. (scarabeocamp.com) Autre camp, autre atmosphère. A quelques centaines de mètres de là, Terre des Etoiles sert de point de départ à de nombreuses échappées à travers le désert. Ici, pas de wifi, juste Dame nature et le meilleur de ce qu'elle a à nous offrir. La nuit, on dort dans de magnifiques tentes berbères et lodges d’Afrique australe. Au petit-déjeuner comme au dîner, les invités se régalent d'une cuisine marocaine traditionnelle riche et généreuse, mais surtout saine et bio puisque tous les ingrédients qui la composent (ou presque) proviennent du potager en permaculture situé sur le site. Au programme : journée de randonnée, méditation guidée, soirée astronomie, balade en quad, à cheval ou à dos de dromadaire, initiation à la cuisine marocaine, séance de yoga, sortie VTT et même sophrologie. (terredesetoiles.fr) Et si l’envie vous titille de vouloir prendre de la hauteur, rien de mieux que le panier de l'une des montgolfières de Ciel d'Afrique – référence en la matière à Marrakech depuis 1990. C’est au petit matin que Maurice Otin fait s’envoler ses hôtes. À mille mètres d’altitude, sa montgolfière nous emporte pour une heure inoubliable de balade aérienne au-dessus de la campagne environnant Marrakech, avec l’Atlas en toile de fond. Magique. (cieldafrique.info)

1 / 6
© Justin Paquay
© Justin Paquay
La Villa Oasis
Side cars
Terre des Etoiles
© Justin Paquay

Tags

Articles associés

Recommandé pour vous