Au coeur de la Mamounia : L’icône de Marrakech
Lieu mythique et historique de Marrakech, La Mamounia met en lumière la magnificence d’une architecture et un art de vivre où luxe et tradition se confondent pour faire vivre des moments de détente inoubliables.
Rare palace au monde à porter un nom féminin, la Mamounia fait figure de véritable mythe au cœur de la ville rouge depuis le début de sa glorieuse carrière. Et pour cause, Alfred Hitchcock y a tourné des scènes de L’Homme qui en savait trop alors que Winston Churchill y avait établi ses quartiers d’hiver pour y peindre “l’un des lieux les plus beaux du monde”. De Chaplin à Lelouch, en passant par Jean Paul Gaultier, les Rolling Stones, Elton John, Jacques Brel, Barbara Hendrix ou encore Hillary Clinton et Martin Scorcese, le gotha planétaire a foulé les épaisses moquettes de son lobby, dormi dans les lits à baldaquin de ses suites, bu des negroni entre chien et loup au bar le Winston Churchill, arpenté ses immenses jardins luxuriants les soirs de pleine lune. La Mamounia est un Who’s Who à elle toute seule. Et la musique et la littérature le disputent au cinéma.
Pour la petite histoire, c’est au XVIIIe siècle, que l’hôtel établit ses racines dans un jardin adossés aux remparts de la vieille ville, dessiné par le sultan alaouite Sidi Mohammed Ben Abdellah et offert en cadeau de mariage à son fils, le prince Mamoun, lequel lui donne le nom d’“Arsat Mamounia”. Le premier bâtiment qui sera suivi de plusieurs autres, le Pavillon de la Mamounia, appelé par la suite le Palais de La Mamounia, apparait au siècle suivant et ressemble à “maison bourgeoise posée en plein désert” ; ceux-ci seront détruit vers 1922. La vraie naissance de l’hôtel se situerait vers 1923, avec les architectes Henri Prost et Marchisio qui dirigent les travaux autour d’une cinquantaine de chambres sur un seul étage, pour le compte de l’Office national des chemins de fer, le maître d’ouvrage. Jacques Majorelle décore le salon qui porte son nom. Au départ, le lieu est plutôt réservé aux longs séjours : on y vient avec ses meubles.
Rénovée par vagues successives depuis les années 50, La Mamounia sort de sa chrysalide de 1977 à 1980, sous l’impulsion de feu Sa Majesté le roi Hassan II, pour se doter de 4 étages, une aile supplémentaire, 200 chambres, un casino… dans un mélange de décoration Art déco signé André Paccard, “décorateur du roi”. Quatorze ans plus tard, c’est Alberto Pinto qui entreprend de nouveau une rénovation ; puis sous le règne de Mohammed VI, l’hôtel ferme à nouveau ses portes de 2006 à 2009 pour une nouvelle remise en état des lieux, faisant table rase de son mobilier en le vendant aux enchères. C’est le célèbre décorateur français Jacques Garcia qui revampe l’hôtel et lui offre des perspectives inédites sur son jardin fabuleux et retravaille la lumière en clair-obscur, s’employant à replacer La Mamounia dans son héritage historique : l’architecture arabo-andalouse. Enfin, en 2020, l’établissement s’offre un pétillant bain de jouvence, mené par le duo d’architectes Patrick Jouin et Sanjit Manku, qui insufflent une nouvelle énergie en lui apportant une touche de modernité précieuse.
Pour autant, la majesté et le raffinement du fastueux caravansérail n’ont pas changé. “Gebs” (plâtres ciselés), zouaks (bois peints), zelliges, plafonds de cèdre sculpté, fontaines de marbre et autres moucharabiehs… les codes du style marocain traditionnel, inspiré des architectures berbère et arabo-andalouse, envoûtent le visiteur dès son arrivée. Un voyage qui se poursuit derrière les portes en bois typiques qui protègent l’intimité des 206 chambres et suites où la quintessence de l’artisanat marocain s’exprime dans toute sa splendeur au côté d’une décoration contemporaine soignée. Depuis leurs terrasses, certaines offrent une vue ébouriffante sur le parc coiffé de palmiers, l’Atlas ou encore la mosquée de la Koutoubia. Et pour une immersion encore plus exclusive, trois élégants riads proposent une retraite privilégiée au cœur des 8 hectares de végétation luxuriante, bichonnés dès l’aube par une kyrielle de jardiniers dévoués.
Les bars et restaurants ne sont pas en reste et affichent avec insolence leur personnalité, qu’elle soit marocaine, italienne, asiatique ou méditerranéenne, et inaugurent les plus palpitants des voyages sensoriels et gustatifs. Il y a d’abord le Salon de thé et un bar italien tous deux estampillés Pierre Hermé. Le premier sert tout au long de la journée une sélection de gourmandises salées et sucrées qui ont fait la renommée du célèbre pâtissier français tandis que le second, installé face aux jardins luxuriants, sert ses encas culinaires au Pavillon de la Piscine. En plus du restaurant Le Marocain, où le chef Rachid Agouray ravit les papilles amatrices de cuisine locale, deux nouvelles tables, menées par Jean-Georges Vongerichten, proposent un gastronomie plus cosmopolite. À L’Asiatique, le chef trois étoiles retranscrit une cuisine panasiatique qui s’étend de l’Asie du Sud-Est aux confins du Japon. Version trattoria de luxe, L’Italien quant à lui présente le meilleur de la Botte : des spécialités italiennes alléchantes et une terrasse arborée avec vue sur la piscine, en retrait, et les jardins merveilleux du palace. Enfin, le mythique Bar Churchill a également été repensé pour accueillir une vingtaine de personnes dans un esprit feutré. Les hôtes peuvent choisir parmi l’un des 90 champagnes du bar ou l’une des 2 000 bouteilles de l’Œnothèque, tout en dégustant un caviar osciètre de la maison française Kaviari.
Avant ou après avoir satisfait au plaisir des papilles, pour se prélasser, outre les deux imposantes piscines, on pourra se détendre dans l’incroyable Spa à l’atmosphère intimiste et feutrée. 2 500 mètres carrés dédiés au bien-être où les thérapistes confirmées invitent à tester les bienfaits des ingrédients locaux tels que le ghassoul, l’argan, le savon noir et le safran, aux côtés des produits Valmont, marocMaroc et pour la coiffure Christophe Robin. Massages, soins du corps et même salon de beauté privé, c’est le lieu idéal où faire renaître son corps pour plus de volupté.
Et quand au petit matin la lumière rebondit sur les hauts murs drapés de bougainvillées, que la brise berce les milliers de rosiers, bouscule les voilages, visite les chambres assoupies, on se sent véritablement renaître à la vie.
La Mamounia, avenue Bab Jdid, Marrakech. Tél. : 05 24 38 86 00.