Notre guide ultime pour explorer Tahiti et ses îles
Il faut en faire, des heures de vol, pour arriver à Tahiti. L'avion à peine posé sur la plus grande île de Polynésie, on ressent déjà son « mana »: une énergie sacrée propre à cette terre bénie.
Le « mana », c’est cette énergie vitale, cette force spirituelle qui imprègne l’atmosphère de Tahiti et ses îles… C’est aussi un mot tahitien intraduisible qui exprime la force, l'aura qui se dégage d’un lieu ou d’une personne. Et pour cause… La Polynésie française, possède l’un des environnements naturels les plus spectaculaires de notre planète. Mélange d’îles volcaniques et d’atolls, ces 118 îles sont réparties sur plus de quatre millions de kilomètres carrés dans le Pacifique Sud. Composée de cinq archipels : les Îles de la Société, les Îles Tuamotu, les Îles Gambier, les Îles Marquises et les Îles Australes, ces terres empreintes de spiritualité offrent un doux mélange de cultures et d’activités dans un cadre idyllique. Plus vrai encore qu’au pays de Mickey, ici les rêves deviennent vraiment réalité.
Se perdre dans la jungle de Tahiti
Bien sûr, il y a Bora Bora, ses lagons bleu scintillant, ses hôtels bâtis sur pilotis, et ses hordes de touristes. Mais la Polynésie française, c'est aussi et surtout Tahiti, l'île principale, et sa capitale, Papeete. En effet, impossible de s'envoler pour ces contrées reculées s'en faire escale, ne serait-ce qu’une nuit, à Papeete. Capitale de la Polynésie Française, l'île rassemble locaux et voyageurs de passage, à la découverte d'un centre ville historique animé, où flâner et siroter des bières tahitiennes avec vue sur la baie. Superbe, coloré, chatoyant, le marché couvert vaut le détour. Au rez-de-chaussée, les étals couverts de fruits, légumes et fleurs laissent le visiteur pantois. Une profusion rare : des ananas, bien sûr, mais aussi des mangues, des goyaves, des bananes de toutes les couleurs, des avocats, de la vanille... Les fleurs ne sont pas en reste, avec le tiaré (nom scientifique : Gardenia tahitensis). Véritable emblème local, cette fleur à six pétales à l'odeur envoûtante est omniprésente. Mais le jasmin, l'hibiscus ou le frangipanier emplissent aussi l'atmosphère de leurs effluves. Grimpez ensuite au premier étage, et vous pourrez faire emplettes de paréos, statuettes locales, colliers de nacre, fioles de monoï... On peut facilement passer une journée à découvrir ce lieu magique, demeuré authentique, où l'on trouvera tous les trésors du Pacifique à des prix relativement maîtrisés. À quelques dizaines de kilomètres de piste de là, le coeur de l’île offre un maillage impressionnant de jungle et de cascades vertigineuses. Pour en profitez comme il se doit, il faut louer un 4 × 4 (mieux vaut recourir à un guide), et prendre la piste traversière qui relie Papenoo à Matai : passages à gué, cratères, chutes d’eau vertigineuses, forêt vierge… Tout y est pour tourner le remake de la célèbre pub Tahiti Douche. Ensuite, embarquez dans un ferry qui vous emmènera en une heure à Moorea, l'île soeur, douce et tranquille. Les plages y sont paradisiaques.
Se faire tatouer à Moorea
À une heure de bateau de Tahiti, Moorea est le paradis du tatouage polynésien. Dans cette île sont installés les plus cool artisans du renouveau de cet art ancestral. Beaux et sympas, les tatoueurs y sont quasiment devenus des légendes vivantes. C’est dans les années 1980 que ceux-ci ont redécouvert les motifs traditionnels et que la mode a été relancée. Sur l’île, on retrouve plusieurs types de clientèle. Certes des touristes, qui veulent rapporter un souvenir intime et permanent de leur séjour en Polynésie française. Mais aussi et surtout des Polynésiens, pour qui le tatouage est une manière de renouer avec la culture de leurs ancêtres. Pour beaucoup de jeunes, c'est presque une épreuve initiatique. « La preuve qu’on peut résister à la douleur », nous confie l’un d’entre eux. Interdit au XIXe siècle par les missionnaires chrétiens comme une pratique diabolique, le tatouage renait donc de ses cendres grâce aux retours en force des motifs traditionnels conservés à travers les sculptures sur bois, et aussi les tapas, ces étoffes peintes, réalisées à partir d'écorce d'arbres, répandues dans tout le Pacifique. Ici, les tatoueurs sont comme des sculpteurs qui créent au fur et à mesure qu’ils dessinent sur la peau selon la méthode artisanale : avec un peigne fait en dent de porc. Une technique longue et douloureuse mais c’est ça qui fait partie du charme… Les motifs qu'ils tatouent sont chargés de symboles : la tortue représente la longévité, la dent de requin la force, la pieuvre l'océan Pacifique. On se contentera de regarder les différentes variantes exhibées sur les plages. Même si l’expérience est tentante.
Nager avec les requins à Fakarava
Paradis des plongeurs, les Tuamotu (motu = îlot) est un monde à part. Cet archipel étonnant compte 78 atolls, filaments de terre posés à la surface de l'eau. Sur ces îles coralliennes, 100% plates, le seul relief est la coiffe des cocotiers qui tentent de se hisser toujours plus haut. Parmi elles, la confidentielle Fakarava, connue des happy few pour être l’une des plus belles destinations de plongée au monde. Avec son lagon couleur menthe à l'eau et bleu curaçao, sable blanc et rose, cette île des Tuamotu ressemble à une carte postale. Pour la richesse de sa vie sous-marine, l'atoll est classé réserve de biosphère par l'Unesco. Ses passes et ses chenaux naturels qui relient l’intérieur de l’atoll à l’océan offre d’incroyables sessions de plongée où la faune et la flore explosent de vie et de couleurs. Ici, les requins gris se comptent par dizaines, des raies mantas et des tortues se promènent en meute entre les coraux. Sans parler des autres poissons multicolores qui peuplent ces eaux chaudes toute l'année. Dans la passe sud, c’est pour nager à quelques mètres de 200 ou 300 requins que viennent ici les plongeurs. Le nombre de requins est ici si impressionnant qu’ils forment un mur au milieu de l’océan. Et puis, il y a aussi, ses petits villages, ses routes bordées de bougainvilliers, ses églises de corail lumineuses, ses maisons pittoresques, sa boulangerie, ses snacks et ses restaurants. Tout semble flotter au-dessus des eaux claires, incarnation absolue du paradis. Vu du ciel, cet archipel paradisiaque ressemble à une longue langue de sable blanc, parsemée de palmiers et cernée d'eau si clair, qu'on a l'impression de faire du snorkling sans même devoir enfiler un masque. Sur place, pas d'hôtels 5 étoiles, ni d'esbroufe, le luxe y réside dans la beauté du lagon et cette ambiance « Robinson ». Installés dans une guest house sur la plage, on profite du calme plat. Comme à la pension Havaiki Pearl Lodge où des requins dormeurs sont nos compagnons de baignade. Ancré dans le terroir local, l'île qui ne compte que 1 500 âmes excelle en huile de coco vierge et de tamanu (aux vertus apaisantes pour la peau). Incontournables, la ferme perlière de l’ancien village de Tetamanu et l’église catholique construite toute en corail en 1874 sont les deux seules bonnes excuses pour se lever de son transat.
Expérimenter la Polynésie d’antan à Huahine
Huanine est l’un des secrets les mieux gardés de Tahiti et ses îles. Un endroit où on vit comme un local. À seulement 40 minutes de l’île de Tahiti en avion, la silhouette de ses montagnes fait penser à une femme enceinte. Sur cette île toute « féminine », pas de grands hôtels 5-étoiles, ni de grandes routes. Seulement huit petits villages disséminés sur ses côtes qui trempent dans un lagon fabuleux. On vient à Huahine pour se reposer, palper l'authenticité de l'archipel de la Société, se balader à vélo ou en kayak dans les petites baies. Sauvage et rebelle, elle refuse un développement touristique à grande échelle. Et c’est tant mieux. Ici, on ne compte que des pensions et des hôtels familiaux. Même si, constitué de deux ilots reliés par un lagon, le mieux est encore d’explorer ses plages inhabitées à bord d’un catamaran. Sur terre, des randonnées s'organisent sur la Matairea Hill où l'on visite des plantations de vanille, histoire de ramener quelques gousses fraîches en souvenirs. Dans le petit village de Faie, il ne faut pas non plus manquer le ballet des anguilles sacrées dont la taille (certaines mesurent deux mètres) et les yeux bleus, laissent sans voix.
Comment s’y rendre ?
Située à l'autre bout de la planète, il faut compter deux fois 12h de vol, depuis Paris, pour rejoindre la Polynésie Française. Grande spécialiste du périple, la compagnie Air Tahiti Nui est une valeur sûre pour rejoindre ses îles paradisiaques. Surtout si l'on opte pour la classe Poerava Business, où l'on reçoit, dès notre arrivée à bord, une fleur de Tiare avant de prendre place sur des sièges Rockwell Collins convertibles en lits à 180° de 2 m de long avec sur-matelas et duvet s’il vous plait… Car comme dirait l’autre : « couché et upgradé, les heures défilent plus vite ! »
Réputé par sa flexibilité hors pair et ses options premium dans un cadre intimiste et spacieux, on y profite d'une myriade de films et de repas accompagnés de bons crus, mais aussi et surtout d'un service aux petits soins et souriant. Elue meilleure compagnie aérienne du Pacifique Sud par le magazine « Global Traveler » en 2021, Air Tahiti Nui propose 4 à 7 vols par semaine entre Paris et Papeete via Los Angeles et ce, à partir de 1 181 € A/R. Elle propose aussi à ses passagers de compenser leurs émissions carbone avec divers projets de reforestation. Un détail qui veut dire beaucoup. airtahitinui.com