De Cochin dans le Kerala à Bangalore dans le Karnataka, route dans le sud du pays irrigué aussi bien par les fameux backwaters que par les veines d'une histoire multiculturelle haute en couleur.

La mousson d&rsquo;&eacute;t&eacute; avait abord&eacute; le souscontinent indien par le sud-ouest, d&eacute;but juin. Le Kerala fut le premier &Eacute;tat &agrave; collecter les trombes d&rsquo;eau esp&eacute;r&eacute;es. La masse d&rsquo;air tropical filait alors vers Goa, l&rsquo;Andhra Pradesh, le Madhya Pradesh, le Radjasthan enfin. Les gouttes d&rsquo;eau paraissent bien lourdes, s&rsquo;&eacute;crasent sur le toit de la voiture qui traverse Cochin, &eacute;clair&eacute;e de lampadaires jaunes qui se refl&egrave;tent en des mares tels des lacs. Pourtant, ici, l&rsquo;orage n&rsquo;est pas d&eacute;sespoir. D&egrave;s dix heures du matin, la pluie cesse. Les nuages sont bien l&agrave;, mais filent dans le ciel, laissent les parapluies &agrave; l&rsquo;h&ocirc;tel. Je r&eacute;side &agrave; Malabar House, r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la c&ocirc;te &eacute;ponyme, haut lieu de commerce des &eacute;pices depuis le commencement des temps. L&rsquo;h&ocirc;tel se r&eacute;v&eacute;lera &agrave; l&rsquo;image de cette ville que je viens d&eacute;couvrir, authentique, contemporaine, artistique, repaire de saveurs, havre de soins au sein d&rsquo;un jardin de plantes m&eacute;dicinales.

Le Kerala, arche d’humanité.

Les demeures coloniales de Fort Cochin.

Cochin ou Kochi est une ville de six &icirc;les &agrave; laquelle on adjoint le continent. Sa visite est souvent r&eacute;duite &agrave; Fort Cochin, nacelle d&rsquo;histoire, au sud de la p&eacute;ninsule&nbsp;: une dizaine de rues refl&egrave;tent la pr&eacute;sence successive des Portugais, des Hollandais, de la couronne d&rsquo;Angleterre. L&rsquo;extraordinaire mixit&eacute; ethnique et religieuse du Kerala est ici r&eacute;unie, plus qu&rsquo;en un symbole. Aux demeures patriciennes telles qu&rsquo;&agrave; Lisbonne succ&egrave;dent les mosqu&eacute;es, la plus ancienne &eacute;glise des Indes, une synagogue du xvie&nbsp;si&egrave;cle. J&rsquo;y situerais&nbsp;volontiers quelque aventure de Corto Maltese, mais n&rsquo;en &eacute;prouve point la n&eacute;cessit&eacute;, tant &agrave; Cochin, la fiction a toujours &eacute;t&eacute; d&eacute;pass&eacute;e par la r&eacute;alit&eacute;. Vasco de Gama d&eacute;barqua ici, y revint et y mourut, s&rsquo;y fit enterrer avant que son corps ne soit rapatri&eacute; en son Portugal originel. En 72 apr&egrave;s J&eacute;sus-Christ, alors que le roi Salomon entretenait depuis longtemps d&eacute;j&agrave; des relations avec le Kerala, une communaut&eacute; juive, chass&eacute;e par l&rsquo;empereur Titus apr&egrave;s la destruction du second temple, suit les routes commerciales qui du MoyenOrient m&egrave;nent aux Indes. Elle sera fraternellement accueillie sur les c&ocirc;tes du Malabar. Dans le m&ecirc;me temps, saint Thomas d&eacute;barque au Kerala. La chr&eacute;tient&eacute; d&rsquo;Inde y trouve ses origines. Y vivent toujours ces Syriens orthodoxes dont seuls quelques &eacute;rudits polyglottes entendent la langue, l&rsquo;aram&eacute;en, tel que J&eacute;sus le parlait. Joerg Drechsel, &agrave; l&rsquo;origine de&nbsp;la cr&eacute;ation de Malabar House avec son &eacute;pouse, se&nbsp;prom&egrave;ne en ces&nbsp;quartiers depuis plus de vingt&nbsp;ans d&eacute;j&agrave; et semble en conna&icirc;tre tous les arcanes. C&rsquo;est&nbsp;mon guide, mon encyclop&eacute;die citadine. De Fort Cochin au quartier de Mattancherry, je le suis dans l&rsquo;univers des &eacute;pices situ&eacute; dans&nbsp;des boutiques proches de la synagogue. Plus loin, ce sont d&rsquo;antiques &eacute;choppes o&ugrave;&nbsp;les&nbsp;ballots de th&eacute; sont transport&eacute;s &agrave; dos d&rsquo;hommes, d&rsquo;une&nbsp;embarcation pos&eacute;e sur&nbsp;un&nbsp;infime canal, au fond de l&rsquo;entrep&ocirc;t. Il&nbsp;m&rsquo;explique comment le th&eacute; est go&ucirc;t&eacute;, comment en de petites bo&icirc;tes de m&eacute;tal,des&nbsp;&eacute;chantillons sont envoy&eacute;s aux grossistes. Puis le rituel de la vente aux ench&egrave;res, au&nbsp;t&eacute;l&eacute;phone, via Internet. Dans cette rue, Joerg marche tous les matins. Il y sait l&rsquo;heure qu&rsquo;il est &agrave; la hauteur plus ou moins &eacute;lev&eacute;e des chargements de bananes vendus d&egrave;s l&rsquo;aurore. Il me m&egrave;ne en des entrep&ocirc;ts d&rsquo;antiquit&eacute;s comme je n&rsquo;en ai jamais vu au cours de mes diff&eacute;rents voyages. Des milliers de m&egrave;tres carr&eacute;s o&ugrave; s&rsquo;entassent armoires et colonnes, bo&icirc;tes extraordinaires, bancs et lits &agrave; baldaquin venus de palais du Rajasthan, sculptures du Tamil Nadu, ornements du Darjeeling. En d&rsquo;autres lieux, je&nbsp;d&eacute;couvre une puis deux, trois galeries d&rsquo;art contemporain. Cochin en rec&egrave;le douze. &ldquo;Les plus grands artistes du moment, en Inde, viennent du Kerala. Ce n&rsquo;est pas par hasard que la Biennale d&rsquo;art contemporain de Cochin soit un succ&egrave;s international.&rdquo; Le quartier o&ugrave; nous sommes est chr&eacute;tien, l&agrave; ils sont musulmans, plus loin hindous, juifs,&nbsp;d&rsquo;ethnies, de pratiques religieuses qui me sont inconnues, aux noms d&rsquo;autres ailleurs, aux noms d&rsquo;ici. Cochin serait-elle un semblant d&rsquo;arche d&rsquo;humanit&eacute;&thinsp;? Hier soir, &agrave; Malabar House, je suis pass&eacute; entre les mains de deux masseurs guerriers. Cela a dur&eacute; une heure. Des pieds &agrave; la t&ecirc;te, j&rsquo;ai &eacute;t&eacute; mass&eacute;, d&rsquo;un massage profond, costaud. J&rsquo;en suis sorti en vie, tel un nouveau-n&eacute;. Il est sept heures du matin. Les enfants, tout costum&eacute;s, rejoignent, telle une envol&eacute;e de m&eacute;sanges, les &eacute;coles aux noms de saints, sejouent des flaques et de ballons de football. Leurs mamans vont et viennent, ballet de saris aux bleus &eacute;clatants, rouge sang, orange mordor&eacute;. Je quitte Cochin et la voiture roule bient&ocirc;t entre deux eaux. &Agrave; l&rsquo;ouest, la mer d&rsquo;Arabie, partie de l&rsquo;oc&eacute;an Indien. &Agrave; l&rsquo;est, les Backwaters, r&eacute;seaux de canaux qui filent en parall&egrave;le &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur des terres. Une dizaine de kilom&egrave;tres &agrave; peine s&eacute;pare les deux espaces liquides. La route est noy&eacute;e sous des&nbsp;frondaisons exub&eacute;rantes. Teck, bois de rose et santal, cocotiers, hibiscus, bougainvilliers et cocotiers charg&eacute;s de noix. Peu de temps encore et la voiture bifurque sur sa droite, suit un chemin de terre, puis appara&icirc;t une plage, immacul&eacute;e. De longues barques de p&ecirc;che, ornement&eacute;es de joyeux dessins, semblent alanguies jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;horizon. Pour autant le petit monde des p&ecirc;cheurs s&rsquo;active. Les filets, vert bouteille et rouge grenat, sont raccommod&eacute;s puis hiss&eacute;s &agrave; bord d&rsquo;embarcations par quatre, cinq, six&nbsp;hommes en une danse orchestr&eacute;e par des&nbsp;mains rugueuses, agiles. Ces filets-ci sont utilis&eacute;s pour la p&ecirc;che aux king prawns, ces &eacute;normes crevettes qui s&rsquo;en vont r&eacute;galer les palais raffin&eacute;s, europ&eacute;ens ou japonais. Des cahutes joliment d&eacute;cor&eacute;es offrent th&eacute; et jus de fruits. Le dimanche, elles accueillent les familles venues profiter de l&rsquo;oc&eacute;an, les copines de classe parties d&eacute;guster quelques glaces, de&nbsp;jeunes amoureux, respectueux. Puis c&rsquo;est un autre chemin qui part en direction oppos&eacute;e, plein est. En son bout, un portail, une demeure sortie de nulle part&nbsp;: Purity, &agrave; une cinquataine de kilom&egrave;tres de Cochin. Le vaste hall d&rsquo;entr&eacute;e est une galerie d&rsquo;art. Suit une pi&egrave;ce d&rsquo;eau centrale en plein air, cern&eacute;e de terrasses o&ugrave; des tables de teck sont joliment dress&eacute;es. Au-del&agrave; est un vaste jardin qui donne sur un lac naturel, immense, le second plus grand des Indes. Il y r&egrave;gne une&nbsp;paix lacustre. Quelques barques de p&ecirc;cheurs scandent de traits de fusain le silence de cet oc&eacute;an int&eacute;rieur. Je songe &agrave; des&nbsp;estampes japonaises, des dessins sur papier de riz d&rsquo;Indochine. Le d&eacute;jeuner est un sublime instant de vie&nbsp;: douze currys comme douze offrandes, dosages savants de piments et feuilles de curry, de tamarin et de cumin. Un peu d&rsquo;aigreur, un parfum citronn&eacute;, des saveurs inconnues, de sucre naturel, dispos&eacute;s sur une&nbsp;palette de peintre cuisinier, large feuille de bananier.

Shreyas Retreat à Bangalore.

Temple hindou à Cochin.

Retour de pêche en mer d’Arabie.

Il est des jours plus difficiles que d&rsquo;autres et j&rsquo;embarque avec pour tout &eacute;quipage, le capitaine, un marin et le cuisinier. Le navire est constitu&eacute; d&rsquo;une cambuse, d&rsquo;une chambre avec salon et d&rsquo;un pont sup&eacute;rieur. De cette altitude mod&eacute;r&eacute;e je contemple la vastitude du&nbsp;lac Vembanad. Ses berges o&ugrave; tel un collier de perles, les carrelets de p&ecirc;che chinois, immenses filets tendus en un triangle de bambou, man&oelig;uvr&eacute;s gr&acirc;ce &agrave; un astucieux syst&egrave;me de contrepoids, remontent inlassablement leur moisson de poissons. Il faut vingt minutes pour traverser cette mer int&eacute;rieure o&ugrave; &oelig;uvrent quelques p&ecirc;cheurs, voguent les touffes de pal&eacute;tuvier en fleurs. Au‑del&agrave; sont ces fameux Backwaters, soit pr&egrave;s de 1&thinsp;500&nbsp;kilom&egrave;tres de canaux parall&egrave;les &agrave; la mer. Les lourdes barges &agrave; riz chargent et d&eacute;chargent la fibre et l&rsquo;amande de coco, la noix de cajou. Il r&egrave;gne une paix dont profitent les martins-p&ecirc;cheurs, pos&eacute;s sur quelques fils &eacute;lectriques, le long de ces digues o&ugrave;&nbsp;apparaissent d&rsquo;infimes villages, des &eacute;glises, des mosqu&eacute;es, des &eacute;coles et des temples. D&rsquo;autres barges (elles ont mut&eacute;) se pr&ecirc;tent &agrave; la croisi&egrave;re. Cela va de petits bateaux o&ugrave; les amoureux vivent leur idylle entre l&rsquo;eau et les &eacute;toiles, &agrave; de plus vastes b&acirc;timents o&ugrave; la f&ecirc;te bat son plein, o&ugrave; des &eacute;tudiants indiens vont swinguer jusqu&rsquo;&agrave; la nuit venue. Au-del&agrave; des digues voici les rizi&egrave;res, en contrebas, pos&eacute;es en dessous du niveau de la&nbsp;mer. Ici commence le &ldquo;Bol de riz de l&rsquo;Inde&rdquo;. &Agrave; vingt m&egrave;tres des canaux, les tracteurs sont &eacute;quip&eacute;s de roues &agrave; aubes et filent au travers des champs, affolent les nu&eacute;es de h&eacute;rons blancs qui&nbsp;se reposent, aussit&ocirc;t l&rsquo;engin pass&eacute;. Ce soir, quelques gouttes tombent du ciel. De ma chambre d&rsquo;h&ocirc;tel et de verre, je contemple les ronds de pluie sur le lac. Je ne suis pas seul. Un couple d&rsquo;&eacute;cureuils est &agrave; mes c&ocirc;t&eacute;s, &agrave; regarder, &agrave; grignoter, &agrave; profiter du temps qui passe, en toute s&eacute;r&eacute;nit&eacute;.

D&eacute;part en voiture. Quatre heures durant, je vais garder les yeux mi-clos. J&rsquo;aper&ccedil;ois juste, non sans appr&eacute;hension, la surr&eacute;aliste vie des routes indiennes. Les deux voies deviennent quatre au bon vouloir des conducteurs, les routes &agrave; sens unique ne le sont que sur les panneaux, et tout cela se passe en une &eacute;tonnante fluidit&eacute;, o&ugrave; camions, tuk-tuk, motos et carrioles, voitures individuelles et bus ras la&nbsp;gueule, se faufilent, s&rsquo;esquivent on ne sait comment. Je n&rsquo;ouvre finalement les yeux qu&rsquo;&agrave; destination. Niraamaya Retreats Surya Samudra, &agrave; une trentaine de kilom&egrave;tres de Thiruvananthapuram, est un jardin extraordinaire, peupl&eacute; de sculptures hindoues, de maisons traditionnelles et de bois du&nbsp;Kerala. Le tout pos&eacute; sur une falaise qui descend en pente douce vers l&rsquo;oc&eacute;an tonitruant. Les vagues d&eacute;passent les hommes, d&rsquo;au moins deux fois leur taille. Les&nbsp;aigles marins noir et brun, la t&ecirc;te blanche, se jouent des vents, planent puis piquent, vont se planquer dans les palmes de cocotiers. Ma&nbsp;chambre est une maison, une maison comme un bateau berc&eacute; par le furieux ressac. Quelques dizaines de m&egrave;tres plus bas, un&nbsp;espace serti de colonnes o&ugrave;, face &agrave; la mer, se pratique le yoga. Niraamaya Retreats est&nbsp;cet h&ocirc;tel exceptionnel o&ugrave; le voyageur vit en une nature luxuriante, &agrave; la rencontre de lui-m&ecirc;me. Le&nbsp;spa m&rsquo;y accueille. L&rsquo;huile se d&eacute;verse, r&eacute;guli&egrave;rement, sans discontinuit&eacute;, sur mon front. Le massage a &eacute;t&eacute; rapide, complet, de la t&ecirc;te aux pieds. Un massage profond allant chercher au c&oelig;ur des tissus musculaires. Puis l&rsquo;huile a commenc&eacute; &agrave; se d&eacute;verser. Trente minutes qui me semblaient apparemment un si long temps s&rsquo;&eacute;coulent. Je dors&thinsp;? Erre entre deux mondes&thinsp;? Quelle incroyable exp&eacute;rience de relaxation&thinsp;! Ici aussi, peut-&ecirc;tre plus encore, l&rsquo;harmonie entre les bienfaits de la cuisine, le yoga et les massages th&eacute;rapeutiques sont au c&oelig;ur de cette m&eacute;decine ayurv&eacute;dique, end&eacute;mique, vieille de plus de 5&thinsp;000&nbsp;ans. Et maintenant, que vais-je faire&thinsp;?

Comment peut-on quitter ce Kerala, ce lieu de bien-&ecirc;tre ultime et retourner se confronter &agrave; la violence de la vie citadine&thinsp;? La solution semble l&agrave;, dans un vol d&rsquo;une heure vers la capitale mondiale de la high-tech, Bangalore, dans l&rsquo;&Eacute;tat voisin du Karnataka. &Agrave; Shreyas Retreat, on &eacute;coute le son du silence, &agrave; peine perturb&eacute; par le vent dans les bambous. Ici est n&eacute;e l&rsquo;histoire d&rsquo;un lieu, li&eacute; &agrave; un homme. Un financier indien install&eacute; &agrave; Tokyo, ayant pratiqu&eacute; le yoga depuis sa plus tendre enfance. Las du stress li&eacute; &agrave; la volatilit&eacute; des cours boursiers, il d&eacute;cide de donner un nouveau sens &agrave; sa vie, il y a vingt ans de cela. &Agrave; la rusticit&eacute; des ashrams qu&rsquo;il a fr&eacute;quent&eacute;s, il souhaite adjoindre un luxe simple mais essentiel qui fait de Shreyas Retreat l&rsquo;un des hauts lieux du yoga au monde. En un jardin de 25&nbsp;hectares qui produit l&rsquo;ensemble de la nourriture v&eacute;g&eacute;tarienne, les convives (25 au maximum) pratiquent aux c&ocirc;t&eacute;s des 70&nbsp;personnes qui travaillent dans la propri&eacute;t&eacute;, le&nbsp;yoga &agrave; raison de deux s&eacute;ances quotidiennes. Un spa est r&eacute;cemment sorti de terre, qui fait le r&eacute;gal des magazines de d&eacute;coration. Les soins qui y sont pratiqu&eacute;s, conjointement &agrave; la naturopathie, la pratique du yoga, la m&eacute;ditation, frustrent le trop rapide voyageur. Je n&rsquo;y passe qu&rsquo;une nuit, j&rsquo;aurais aim&eacute; y consacrer une semaine&hellip; Dans l&rsquo;avion du retour, je me plonge avec d&eacute;lectation dans le Siddhartha de Hermann Hesse. Son grand-p&egrave;re &eacute;tait originaire d&rsquo;&agrave; c&ocirc;t&eacute;, de Cochin, Kerala.

En route pour le sud de l'Inde

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