Pop culture

Pourquoi il faut voir la série Marie-Antoinette

Figure historique emblématique et pop, Marie-Antoinette est l’héroïne d’une formidable nouvelle série.  

Emilia Schüle. Copyright : © Caroline Dubois - Capa Drama / Banijay Studios France / Les Gens / Canal+

Avant le merveilleux Corsage, en salles le 14 décembre, qui explore brillamment la vie d’Elisabeth d’Autriche (la Sissi des navets sucrés avec Romy Schneider), réalisé par Marie Kreutzer et porté par la géniale Vicky Krieps, c’est au tour de Marie-Antoinette de faire l’objet d’une nouvelle fiction. S’il est tentant de la comparer avec le biopic mélancolique-pop de Sofia Coppola, ou plus récemment au très beau Les Adieux à la Reine de Benoît Jacquot, la considérer pour ce qu’elle est, une série qui occupe intelligemment le temps long qui lui est offert, serait lui faire honneur. On connaît, probablement, le postulat : la très jeune Marie-Antoinette qui doit quitter son Autriche natale pour épouser le futur roi Louis XVI, pour servir des intérêts géopolitiques.

Il faut rendre hommage au génial casting : en Dauphin grand dadais mutique, Louis Cunningham est exceptionnel et Emilia Schüle, princesse délicate et totalement égarée dans un Versailles labyrinthique et piégé (le sous-titre de la série "Premiers pas à la cour" est éloquent), est renversante, tout en nuances et frémissements, avant, bientôt, de se dessiner son propre espace vital. Avançant à pas comptés, le récit suit le (douloureux) cheminement des époux l’un vers l’autre, avec une patience touchante, en captant sans lourdeur tout ce qui se trame dans l’arrière-plan, les intrigues de la cour qui font passer House of Cards pour un épisode de Plus belle la vie.

A l’évidence réalisée avec des moyens conséquents, la série, somptueuse, ne fait jamais sentir le poids de ce dispositif. Elle a aussi le mérite de laisser respirer des personnages secondaires, le méconnu musicien Saint-Georges, Madame du Barry, « Papa Roi » (merveilleux James Purefoy), et tout ce que Versailles abrite d’intriguant-e-s et de vipères anonymes (dépeintes en une glaçante prémonition de la violence sans visage des réseaux sociaux…). Pour le contre-champ historique - en gros, tout ce qui n'a pas trait à la vie royale, il faudra sans doute attendre, mais ce parti pris, rester pour ainsi dire confiné entre les ors des palais ne manque pas de sens : bien sûr, l'on songe à The Crown, pour cette description glaçante de la capacité de "la firme" à rendre captifs-captives ceux et celles qui s'aventurent dans les sphères régnantes.

Mêlant avec intelligence les genres - le film historique en costumes, la rom-com adolescente, le récit d’apprentissage, le surréalisme anxiogène (avec de troublantes embardées fantastiques, évoquant assez le Spencer consacré à la Princesse Diana) -, ces huit épisodes, que l’on imagine (espère, aussi) connaître une suite, sont captivants.

Une série de 8 épisodes créée par Deborah Davis. Avec Emilia Schüle, Louis Cunningham, James Purefoy, Jack Archer et Jasmine Blackborow. Diffusion sur Canal + à partir du 31 octobre. Deux épisodes chaque lundi. Disponible sur myCANAL.

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De gauche à droite ; Yoli Fuller, Martijn Lakemeier, Emilia Schüle, Louis Cunningham, Oscar Lesage. Copyright : © Caroline Dubois – Capa Drama / Banijay Studios France / Les Gens / Canal+
Emilia Schüle. Copyright : © Caroline Dubois – Capa Drama / Banijay Studios France / Les Gens / Canal+
Gaia Weiss et James Purefoy. Copyright : © Caroline Dubois – Capa Drama / Banijay Studios France / Les Gens / Canal+
Emilia Schüle. Copyright : © Caroline Dubois – Capa Drama / Banijay Studios France / Les Gens / Canal+
Emilia Schüle et Louis Cunningham. Copyright : © Caroline Dubois – Capa Drama / Banijay Studios France / Les Gens / Canal+
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Marie-Antoinette - Bande-annonce

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