Savoir-faire : dans les ateliers Kallista
Chez Kallista, chaque bijou prend vie à travers une succession d’étapes orchestrées par des artisans détenteurs d’un précieux savoir-faire. Reportage au cœur des ateliers du célèbre joaillier casablancais.
On l’appelle le Triangle d’or. Là se trouve Ain Harrouda, l’une des artères les plus luxueuses de Casablanca, où les plus grands noms de la joaillerie ont pris possession des lieux. Première boutique à s’y être installée, Kallista nous offre un espace au luxe épuré, presque intimiste. Mais au delà de des vitrines étincelantes, il faut s’aventurer dans l’escalier qui invite à l’étage en dessous pour découvrir le Saint des Saints.
Derrière une porte en bois, se cache l’atelier et sa vingtaine d’artisans qui modèlent ces créations d’exception. A peines entrés, on y découvre les mains expertes des joailliers. Elles sculptent, liment, soudent, assemblent avec patience et minutie des joyaux en s'appuyant sur une cheville. Mince bout de bois, elle est la pièce maîtresse de leur établi où sont minutieusement disposés de minuscules outils : pointes, scalpels, scies, pinces, limes, perceuses, sans oublier les indispensables échoppes, ces petits burins qui permettent de graver le métal ou d’en détacher des copeaux. Mais aussi quelques feutres et stylos. Car ici, tout commence par un dessin.
Les artisans reçoivent un croquis envoyé par l’équipe de création, selon l’imagination du designer ou les désirs de la cliente pour une création sur-mesure. A partir de ce cahier des charges, ils vont concevoir tout le développement de la création, imaginer à l'avance les étapes de construction et les enchaînements pour organiser et programmer la réalisation du bijou, selon les traditions de la Maison.
C’est en effet là tout l’art du joaillier de façonner au millimètre près le support en or pour l’adapter au relief de la pierre. À partir de ce dessin, le modéliste, joaillier de formation, façonne une maquette en cire (parfois en métal) qui reprend les dimensions indiquées et les emplacements nécessaires aux gemmes, avant de la passer aux mains du fondeur pour être transformée dans sa version en or. Une fois la forme coulée dans le précieux métal, le sculpteur la “nettoie” pour en faire ressortir les plus petits détails que la cire, trop inconsistante, ne permettait pas de sculpter : c’est la reprise de fonte. De même, l’exécution du dos du bijou est tout autant soignée. Pré-polie mais non sertie, la création est alors envoyée au service des Douanes pour y être marquée par un poinçon d’État – en forme de tête de gazelle pour un bijou en or 18 carats. Ce dernier portera ainsi pour toujours le sceau de son précieux état.
Le préparateur de pierres prend ensuite le relais. Son rôle ? rassembler, vérifier et sélectionner les gemmes destinées à sertir le bijou, en accord avec les nuances et dimensions précisées en amont. C'est finalement au tour du sertisseur d'entrer en scène. Il réunit ces pierres précieuses en une pièce de haute joaillerie après les avoir serties (souvent à l'œil nu) dans leurs emplacements respectifs, selon le croquis originel. Serti clos, griffe, massé ou pavé : autant de techniques s'adaptant à chaque pierre pour sublimer son éclat. Ultime étape, le polissage, parfois complété par un rhodiage pour les bijoux en or blanc, vient accentuer l'éclat du métal, pour finir de créer ces pièces somptueuses qui nous accompagnent pour l’éternité.
Kallista, 4, rue Ain Harrouda, Casablanca. Tél.: 05 22 94 66 66.