Quand Givenchy rend hommage à son fondateur
Au premier jour des défilés parisiens, le show qui se tenait dans les jardins des Archives Nationales, dans le Marais, était nimbé d'onirisme et de glamour hollywoodien.
La chanson "Moon River", interprétée par Audrey Hepburn, muse d'Hubert de Givenchy, dans "Diamants sur canapé" ("Breakfast at Tiffany's"), accompagne les mannequins, qui avancent sur un podium miroitant comme une rivière.
Les femmes ont souvent des allures de vestales, dans leur robes drapées, parées de volumineux bijoux métalliques. Les plumes parsèment la collection: elles viennent par touches, formant des franges sur une cape de velours bleu nuit, mais parfois recouvrent entièrement une robe bleue pâle, une veste blanche ou une cape noire, qui rappelle un modèle de 1968.
Cette première collection depuis le décès d'Hubert de Givenchy, le 10 mars dernier à l'âge de 91 ans, était baptisée "Caraman", du nom de l'hôtel particulier où le fondateur de la griffe a installé sa maison de couture et ses ateliers, au 3 avenue George V.
La palette est essentiellement noire et blanche. Les capes sont reines, tantôt courtes, tantôt majestueuses, parfois à capuches. Plus singulière, une cape d'allure rigide et dont la collerette dissimule la moitié du visage rappelle un modèle de 1972.
Les paillettes aux couleurs de pierres précieuses recouvrent les robes, semblables parfois à des écailles de sirène. Quelques silhouettes masculines étincellent également dans leurs manteaux couverts de sequins.
La créatrice britannique est venue saluer accompagnée de l'équipe des ateliers, en blouses blanches. La griffe parisienne a connu un coup de projecteur mondial le 19 mai dernier avec le mariage du prince Harry avec Meghan Markle, dont la robe était signée de Clare Waight Keller pour Givenchy.
Cette création aux lignes épurées, à encolure bateau et manches trois quarts, accompagnée d'un voile de cinq mètres brodé de fleurs représentant les 53 pays du Commonwealth, a été au centre des regards du monde entier lors de la cérémonie religieuse à Windsor.
© AFP