Le t-shirt blanc, star de cinéma
Cool, pratique, sexy et anticonformiste, le t-shirt blanc est aussi un vêtement omniprésent dans les séries et les films, contribuant par sa seule présence à définir la personnalité d'un personnage.
Les origines du t-shirt, au début du 19e siècle, sont assurément prolétariennes, puisqu'il s'agissait du sous-vêtement des ouvriers et des paysans. Qui aurait alors imaginé qu'il deviendrait un jour un vêtement emblématique, indispensable dans la garde-robe des hommes et des femmes de tous âges et de toutes classes sociales ?
Des origines modestes
En 1913, la marine américaine est la première à remarquer ses qualités techniques et hygiéniques innovantes : il absorbe la transpiration, sèche plus vite et est facile à laver. Le t-shirt est alors devenu un article de série et fait partie intégrante de l'uniforme des marines.
À la fin des années 1920 et dans les années 1930, alors que son encolure était encore plus large et ses manches plus courtes, il a été reconnu comme un vêtement à part entière. Les hommes le portaient pour dormir, pour travailler à l'usine ou pour se détendre à la maison, mais jusqu'alors, il était extrêmement mal vu de se montrer en t-shirt, presque comme si l'on se promenait nu dans la rue.
Cependant, dans les années 1940 et 1950, ce simple vêtement a commencé à devenir célèbre grâce aux films hollywoodiens qui l'ont popularisé dans le monde entier. Si certains acteurs comme Clark Gable, Gary Cooper ou Cary Grant avaient déjà été filmés en t-shirt, c'est dans le film Un tramway nommé Désir (1951) qu'il a été utilisé pour souligner la masculinité, la sexualité et la force physique du personnage interprété par Marlon Brando.
C'est le début d'une tendance : le t-shirt, qui était jusqu'alors considéré comme un simple sous-vêtement, entre désormais dans la catégorie des accessoires sexy. Mais ce n'est pas tout : dans La Fureur de vivre (1955), le t-shirt blanc de James Dean identifie son personnage comme un outsider et un anticonformiste et devient également un symbole de rébellion et de désir de changement.
Que pouvait-on attendre d'autre d'un simple vêtement en coton non teint : une nouvelle appellation - t-shirt - en raison de sa forme. Sears a été l'une des premières marques à proposer un modèle dans ses catalogues et a été rapidement suivie par Fruit of the Loom, Jockey et Hanes qui ont dominé le marché pendant plus de cinq décennies.
Dis-moi comment tu le portes et je te dirai qui tu es
Pour les costumiers, le t-shirt blanc est le vêtement idéal pour habiller les personnages. Sa simplicité et son adaptabilité en font un outil puissant, une sorte de tissu vierge auquel le personnage donnera vie et vice versa.
Comme l'ont montré les scènes mythiques de Marlon Brando ou James Dean, un t-shirt blanc, au bon moment, peut se graver dans la mémoire du public, à l'instar d'une séquence spectaculaire de Glenn Powell avec son t-shirt mouillé dans Twisters (2024), devenue une sensation virale ou de celle où Brad Pitt enlève le sien sur le toit d'une maison à Los Angeles dans Once Upon a Time… in Hollywood (2019).
Le t-shirt blanc est polyvalent. Dans le cas de Keanu Reeves dans Speed (1994), il est utilisé pour montrer un homme en congé qui est entraîné dans une aventure inattendue. Dans Fight Club (1999), avec Brad Pitt et Edward Norton, il montre comment ce vêtement peut être interprété comme rebelle ou conformiste, selon le personnage qui le porte. Il était également parfait pour accentuer l'attitude stone du personnage The Dude de Jeff Bridges dans The Big Lebowski (1998) ou la prestance américaine classique, incarnée par Tom Cruise dans Top Gun : Maverick (2022). Dans la série Miami Vice (1984-1989), Don Johnson a lancé la tendance du t-shirt et de la veste aux manches retroussées qui incarnaient la mode cool des années 1980 et 1990. Récemment, les t-shirts de Jeremy Allen White dans la série The Bear (2023) ont suscité un tel intérêt que le site The Strategist a mené une enquête pour savoir de quelle marque il s'agissait (Velva Sheen).
Le phénomène touche également les femmes. À l'écran, un t-shirt blanc transforme sa simplicité en outil de séduction, comme Brigitte Bardot dans Vie privée (1962), ou de menace, comme Glenn Close dans Liaison fatale (1984), lorsque sa folie se manifeste pleinement, ou habille le personnage agressif et nerveux incarné par Angelina Jolie dans Une vie volée (1999).
En fin de compte, ce qui a commencé comme un signe de rébellion culturelle est devenu un symbole cinématographique de séduction et un moyen de communication instantanée avec tous les publics qui peuvent y projeter leurs rêves. Depuis des décennies, il continue à raconter des histoires que tout le monde veut vivre.