C’est sur la promenade des Alyscamps d’Arles que la maison Gucci a présenté sa collection croisière. Un défilé théâtral et mystique à couper le souffle.  

<p style="text-align:justify">114 silhouettes. 114 visages. 114 &acirc;mes. Tous singuliers, diff&eacute;rents et pourtant reli&eacute;s par une esth&eacute;tique commune. Voil&agrave; le talent d&rsquo;Alessandro Michele se servir de la mode pour parler des hommes dans leur diversit&eacute; en les int&eacute;grant dans une globalit&eacute;. L&rsquo;humanit&eacute;. Quel g&eacute;nie. Le florentin, directeur artistique de la maison Gucci depuis janvier 2015, raconte notre histoire, nous parle du monde, anticipe nos d&eacute;sirs, saisit nos peurs. Peut &ecirc;tre aussi parce que lui m&ecirc;me est un &ecirc;tre de son temps, fascin&eacute; par son pass&eacute;, pris dans le pr&eacute;sent, hant&eacute; par le futur. Retour &agrave; Arles. Et &agrave; ce puzzle humain. Hier soir, en plein air, sous un ciel &eacute;toil&eacute;, assis au milieu des sarcophages et face &agrave; un sillon de feu comme pour annoncer le d&eacute;but de la c&eacute;r&eacute;monie, Chiara Mastroianni, Lou Doillon, Asap Rocky ont senti la temp&eacute;rature monter. La promenade des Alyscamps, n&eacute;cropole antique, s&rsquo;est transform&eacute;e en catwalk mystique. Cierges, brume, cloches et bande son de circonstance : le BO du Dracula de Coppola et le Requiem for my friend de Zbigniew Pressier pour le final. Cimeti&egrave;re romain datant de -400 avant JC, devenu promenade dans les ann&eacute;es 1700, cet espace hybride ou flirtent mort et beaut&eacute;, ne pouvait que plaire a Alessandro Michele&nbsp;&ldquo;L&#39;inspiration est un ossuaire, les cryptes des cardinaux et des moines du&nbsp;15&egrave;me&nbsp;si&egrave;cle, et les pr&eacute;cieuses d&eacute;corations.&nbsp;Cette id&eacute;e est que tout ce qui est li&eacute; &agrave; l&#39;au-del&agrave; s&#39;accompagne de quelque chose d&#39;une beaut&eacute; maximale&nbsp;&raquo; d&eacute;clare le couturier en marge du d&eacute;fil&eacute;.&nbsp; Les jeunes filles et les jeunes gar&ccedil;ons sont &eacute;tranges. Beaux mais bizarres. Alors que sur les autres podiums les filles foulent le sol d&rsquo;un pas rapide, presque en col&egrave;re, ici les mannequins sont calmes, &eacute;vanescents, comme des fant&ocirc;mes revenus sur la terre. Se croisent une jeune fille &eacute;trange en robe rose p&acirc;le, un gar&ccedil;on portant un sweet tagg&eacute; du logo Ch&acirc;teau Marmont, cet&nbsp;h&ocirc;tel mythique de Los Angles. Des sorci&egrave;res ou des grandes bourgeoises boh&egrave;mes. Puis une veuve &eacute;plor&eacute;e, &eacute;paule d&eacute;nud&eacute;e, encombr&eacute;e d&rsquo;un bouquet de fleurs d&eacute;mesur&eacute;. C&rsquo;est au tour d&rsquo;une madone, a couronne et collants en dentelle de passer avant de laisser sa place a une jeune rock star a pantalon z&eacute;br&eacute;. Il y a aussi des manteaux de fausse fourrure puisque Gucci s&rsquo;est engag&eacute;e a ne plus utiliser de fourrure animale depuis octobre dernier. Des pantalons en toile fleuris&nbsp;ou a imprim&eacute;s animaliers. La t&ecirc;te nous tourne, comme si nous &eacute;tions emmen&eacute;s dans la transe d&rsquo;un rituel religieux. Chaque d&eacute;tail&nbsp;de chaque silhouette est pens&eacute;, pes&eacute;, justifi&eacute;. Les baskets semblent d&eacute;j&agrave; us&eacute;es. Le logo Gucci est partout mais n&rsquo;impose pas sa pub. Les &eacute;poques se t&eacute;lescopent. Dans cette ambiance cr&eacute;pusculaire, Alessandro Michele signe un d&eacute;fil&eacute; d&rsquo;une intensit&eacute; incroyable, qui restera, c&rsquo;est certain, dans la m&eacute;moire de chacun de ses invit&eacute;s comme un moment de mode unique. &nbsp; &nbsp;</p>


Découvrez le défilé Gucci Cruise 2019

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