Pourquoi Kim Jones ne démérite jamais ?

Quel perfectionnisme ! Depuis 2018 et son passage de la direction artistique de Louis Vuitton à celle de Dior Homme, l’anglais Kim Jones n’a eu de cesse de parfaire sa lecture et son interprétation des codes de la maison de couture, pour le plus grand bonheur de son large cercle de fidèles mais aussi pour celui des clients de la marque, un combo qui se fait rare. Car pour réinventer sans cesse l’homme Dior le designer sait aussi bien extraire le meilleur des archives du 30 Avenue Montaigne que s’associer le temps d’un collaboration avec des intervenants extérieurs aussi contemporains que l’artiste Daniel Arsham, la référence streetwear Shawn Stussy, la créatrice Chitose Abe pour Sacai, ou dernièrement la marque outdoor Stone Island. Le tout avec une discrétion stratégiquement très maitrisée, sans vagues et finalement peu de buzz. La grande classe. Il nous avait ébloui la saison dernière avec une collection dédiée au ballet classique, voici qu’il récidive cette fois-ci dans un registre différent mais tout aussi empreint de sensibilité avec une collection inspirée de l’oeuvre du céramiste sud-africain Hylton Nel, connu pour ses poteries très figuratives. Dont ses fameux chats, stars du jour en répliques oversize au beau milieu du podium. Kim Jones explore ainsi le thème de la passion créative, “l’effervescence inventive”, une discipline qu’il connait bien et qu’il définit lui-même comme “laissant son empreinte dans le temps tout en étant en perpétuel renouvellement.” Collectionneur frénétique, n’hésitant pas à effacer les frontières entre vie professionnelle et personnelle quand il s’agit de se laisser aller à la créativité. Le défilé d’aujourd’hui en est la parfaite démonstration, sur une sublime et unique version du mythique “Cloudbusting” de Kate Bush. Infiniment doux, romantique, mais sans excès, peut-être plus portable que les saisons précédentes. Low profile.
L’intuition et l’humilité payent toujours.