Madonna, de la vierge peu farouche à l’amazone amazigh
Quand de nombreuses femmes du show business prennent l’habitude de taire leur âge passée la quarantaine, Madonna elle, compte les jours et les heures qui la séparent de cet anniversaire et le fait savoir au monde entier à coup de selfies et de hashtags.
Incasable, Madona refuse toutes les étiquettes, qu’elles soient culturelles, religieuses, familiales ou sociétales. A 60 ans, la Material Girl affirme plus que jamais son statut de super star, femme divorcée, mère et nouvelle jeune maman adoptive célibataire, hyper sexuelle, sans tabous et sans complexes.
Lever le pied et incarner aux yeux de tous un personnage du 3e âge? Très peu pour elle. Exit la retraite artistique et pour que ce soit bien clair, elle s’entoure dans son dernier clip du gratin de la scène musicale américaine pour chanter en chœur autour d’elle «Bitch I’m Madonna».
Madonna n’est pas non plus prête à s’enfermer dans une vaste demeure hollywoodienne et à croupir en vivant sur ses acquis. A l’été 2017, elle boucle ses valises pour le Portugal et s’installe à Lisbonne pour donner une chance à son fils David Banda âgé de 12 ans de percer en tant que footballeur professionnel dans le club lisboète du Benfica.
Enfin, pour ses 60 ans, elle est encore une fois là où on l’attendait pas. Choisir Marrakech pour célébrer son anniversaire, c’est tout un message envoyé au monde, d’autant plus quand elle poste une vidéo de promenade dans la médina à l’heure de la prière. Au-delà de la carte postale cliché, il y a aussi un message fort qui fait un bien fou au Maroc et aux pays arabo- musulmans. La star de la provoc’ se promène en toute sécurité et quiétude dans un dédale de ruelles sombres au moment où d’un minaret jaillit la phrase qui aujourd’hui fait trembler à tort une partie du monde: «Allah
Akbar».
Au cours de sa carrière, Madonna est l’une des premières artistes à s’être servie de la mode pour asseoir ses messages, souvent sujets à controverse. De Jean-Paul Gaultier à Dolce & Gabbana en passant par Versace, Christian Lacroix ou Roberto Cavalli, nombreux sont les créateurs de mode à avoir collaboré avec elle, associant à tout jamais leur nom à sa légende. Grâce à leurs créations, Madonna a pu se réincarner en une multitude de femmes, de la vierge peu farouche en tenue de mariée, à la martyre crucifiée, maîtresse d’un saint afro, amatrice de bondage…
Pour ses 60 ans, Madonna nous donne à voir un autre visage. Elle choisit de jouer la carte ethnique en posant ses valises au Maroc. Parée de bijoux berbères, les cheveux tressés, Madonna choisit de renaître cette fois-ci en reine amazigh. Féministe jusqu’au bout, elle complète son look d’un Fez,
accessoire typiquement masculin qu’elle détourne en un clin d’œil pour se l’approprier.
Et quand on est modeuse, féministe et marocaine, on ne peut qu’applaudir son interprétation de la culture marocaine.
Texte: Zineb Ibnouzahir