8 festivals à ne (surtout) pas manquer cet été
À l’origine véritables outils de promotion de l’alternative culturelle, en 2017, de nombreux festivals dans le monde ont atteint des records de fréquentations alors même que chaque année, l’offre déjà pléthorique - augmente. Rien qu’en France, on ne compte pas moins de 1887 festivals dédiés aux musiques actuelles et la tendance est à l’importation avec des évènements tels que Pitchfork ou plus récemment Lollapalooza, tous les deux originaires de Chicago, qui viennent conquérir Paris. Pour se différencier, le premier se positionne en tant que média tandis que “Lolla est mondial” comme on peut le lire sur son site web qui référence les 6 éditions organisées annuellement entre l’Europe, les États-Unis et l’Amérique latine.
Et le Maroc n’est pas en reste. Dès la fin de ramadan, tous les grands festivals se sont s’enchaînés, et il y en a eu pour tous les goûts : musiques du monde avec Mawazine ou Timitar, fusion à Essaouira avec Gnawa, spiritualité pour les Musiques sacrées de Fès, et même jazz à Tanger en septembre pour clôturer l’été en beauté.
Mais alors comment s’y retrouver? Comment choisir où aller sachant que les têtes d’affiche sont sensiblement les mêmes un peu partout? Pour changer, voici une sélection de 10 festivals qui restent alternatifs et autant de destinations qui s’intégreront parfaitement à vos projets de vacances.
Oubliez les clichés, Montreux Jazz Festival n’est pas un festival snob et ennuyeux mais plutôt une grande messe de mélomanes le long du lac Léman qui officie depuis plus de 50 ans pour offrir une expérience inédite chargée d’histoire et de légendes. En effet, les plus grands sont passés par la petite ville suisse et aujourd’hui ce sont plus de 400 concerts - dont les 3/4 sont gratuits - répartis sur 14 scènes qui s’enchaînent sur 16 jours. Côté programmation, Montreux n’a plus de “Jazz” que le nom puisque l’éclectisme de sa programmation brasse tous les genres musicaux, de la world à l’électro. Un seul mot d’ordre persiste : l’exigence, dans le choix des artistes, la qualité du son ou la pertinence des ateliers proposés. Ici, pas de fioritures ou de grosses attractions, la musique est sacrée et célébrée. D’ailleurs, les 10 dernières années du festival ont été archivées en son et en images, soit une collection de 5000 concerts inscrite au registre de la Mémoire du monde de l’Unesco.
Quand? Du 29 juin au 14 juillet.
Où? Montreux, Suisse.
Qui voir? Mahsrou Leila, The Vaccines, Aloe Blacc, Hamza, Iggy Pop, Massive Attack, Flavien Berger, Gilberto Gil, Brigitte, Van Morison, Jamiroquai, The Martinez Brothers.
Pourquoi y aller? Assister à un after au Montreux Jazz Café, où les artistes programmés et les membres du public peuvent se retrouver pour jammer en toute intimité.
Né en 1989 pour redynamiser cette région minière de Belgique dévastée par la crise, le Festival de Dour est venu se positionner en tant que vitrine pour les artistes locaux et en développement. Trente éditions plus tard, la dimension tremplin demeure toujours de par la capacité de l’événement à propulser les jeunes talents et à façonner des têtes d’affiche comme le rappeur Roméo Elvis qui y a fait ses armes ou l’Australien Flume, ses premières dates en festival. Avec son engagement militant, sa conscience écolo et son impact sociétal direct, Dour a réussi à réunir plus de 240000 festivaliers l’an dernier. Un record historique!
Quand? Du 11 au 15 juillet.
Où? Dour, Belgique.
Qui voir? The Chemical Brothers, Nekfeu, Tyler the Creator, Alt-J, Cashmere Cat, Fakear, Flavien Berger, Fatima Yamaha.
Pourquoi y aller? Pour l’expérience hors du temps et pourtant au cœur de la tendance de par la programmation.
Créé en 2007 sous le nom d’Optimus Alive!, le festival por- tugais le plus en vogue est rebrandé en 2014 pour devenir NOS Alive. Malgré sa création relativement récente, le festival lisboète s’est discrètement hissé parmi les meilleurs festivals d’Europe, voire du monde selon CNN, en attirant plus de 50000 festiva- liers par jour. Les raisons de son succès? D’abord un line-up de haute voltige rassemblant les plus grands groupes de la scène indie, mais aussi une ambiance magique, avec le Tage en toile de fond. Autre particularité du festival, il mise davantage sur la qualité que sur la quantité : la programmation est peut-être moins fournie qu’ailleurs, mais chaque concert dure plus long- temps. On se souvient notamment du grand retour de Muse en 2015 qui avait joué plus de 2 h. Exit donc l’enfer des sets de 45 minutes qui se chevauchent, ici trois scènes seulement - main stage, électro, et scène émergente - mais qui permettent à chacun de trouver son bonheur et d’en profiter pleinement. D’ailleurs, loin de l’ambiance m’as-tu-vu, le festival reste assez confidentiel, dirigé vers un public averti, qui vient d’abord pour la musique.
Quand? Du 12 au 14 juillet.
Où? Lisbonne, Portugal.
Qui voir? The National, Khalid, Sampha, Chvrches, Two Door Cinema Club, Sango, Perfume Genius, Real Estate, MGMT.
Pourquoi y aller? Le spot, sur la promenade maritime d’Algès, l’ambiance détente et la programmation triée sur le volet.
Lovebox à l’origine, c’est une boite de vinyles, des soirées dans l’est londonien, et un album créé avec amour par le duo de DJs Groove Armada. En 2005, il devient le premier festival organisé dans un parc public en plein Londres, et vient répondre à un réel besoin d’alternative avec un line-up d’emblée très puissant. Côté ambiance, c’est très bon enfant, ouvert à tous et de 14 h à 22 h 30 pour venir profiter du meilleur de la scène pop et urbaine du moment et même envisager d’enchaîner sur un afterparty. En prime, il semblerait que la sélection d’enseignes de restauration et street food soit aussi bonne que la musique!
Quand? Du 13 au 14 juillet.
Où? Gunnersbury Park Londres, Grande-Bretagne.
Qui voir? Childish Gambino, Nerd, Anderson Paak, Mura Masa, Kali Uchis.
Pourquoi y aller? Pour profiter de l’ambiance bucolique en plein cœur de Londres sans la galère du camping ou des bottes en caoutchouc. Et puis ça tombe bien, cette année, Glastonbury ne se fait pas, donc pas le choix!
Organisé chaque année dans la forteresse de Petrovaradin dans la ville serbe de Novi Sad surplombant le Danube, le festival Exit, créé en 1999, s’est depuis imposé comme une étape incontournable. Ce festival, qui est l’un des meilleurs d’Europe (2013) et du monde a reçu de nombreux prix et awards dont le Best Major Festival en 2017 au European Festival Awards. Faisant partie du label Exit freedom qui produit 5 autres festivals dans la région, l’événement est né d’un mouvement de protestation à la fin des années 90 dans les Balkans où les étudiants cherchaient à se ressembler après la guerre civile pour prôner des valeurs de paix, de liberté et de démocratie. Aujourd’hui c’est un véritable pèlerinage pour les aficionados de musique électro qui viennent de plus de 70 pays pour voir 600 artistes sur 30 scènes différentes reliées par des rues pavées, des remparts et des tunnels, autour d’une programmation qui tourne 24 h/24.
Quand? Du 12 au 15 juillet.
Où? À Novi Sad en Serbie (1 heure de route de Belgrade, la capitale).
Qui voir? Nina Kraviz, Solomun, Tale of Us, Richie Hawtin, Maceo Plex, Carl Craig.
Pourquoi y aller? En plus de prendre ses quartiers sur un site historique complètement décalé, Exit est le festival le moins cher d’Europe.
Créé à la chute de l’Union soviétique pour offrir une pro- grammation artistique aux étudiants hongrois, Sziget est devenu l’un des plus gros évènements musicaux au monde accueillant quelque 400 0000 festivaliers par an. Au programme, plus de 1000 performances réparties sur 9 scènes, en plus de l’accès à un parc d’attractions et à une plage sur place! Sur “l’Ile de la liberté” - sziget signifie “île” en hongrois - règnent des valeurs de tolérance et de diversité célébrées par la charte habilement appelée “Love Revolution” en référence au mouvement hippie, qui fédère la communauté des Szitizen. Là-bas, non seulement les enfants sont les bienvenus, mais même les animaux de compagnie sont de la party!
Quand? Du 8 au 15 août.
Où? Budapest, Hongrie.
Qui voir? Lana Del Rey, Arctic Monkeys, Kendrick Lamar, Gorillaz, The Kooks, Cigarettes After Sex, Little Dragon.
Pourquoi y aller? Considéré comme le festival le plus cher avec un pass complet à 310 €, Sziget demeure l’un des plus denses étant donné qu’il s’étale sur 7 jours et propose un grand nombre d’activités comme la Boat Party ou encore les spectacles artistiques.
Cette année, le boutique festival chouchou du royaume revient à ses premières amours et pose ses flight cases au Fellah Hotel, là où tout a commencé il y a trois ans. Pour cette 4e édi- tion, le line-up est encore plus pointu et ambitieux avec plus de 50 DJs internationaux accompagnés de quelques étoiles mon- tantes de la scène locale. Pas étonnant qu’en si peu de temps le festival soit devenu une véritable référence, recommandé par The Guadian et Forbes. L’an dernier, le soleil, les palmiers et le lifestyle marrakchi ont eu raison de plus de 60 nationalités pour 3 jours de fête où elles ont pu, entre deux deux sets, flâner au mini souk, faire un cours de yoga ou encore fumer la chicha en appréciant les créations d’enseignes de restauration et de mixologie locales.
Quand? Du 14 au 16 septembre.
Où? Fellah Hotel, Marrakech, Maroc.
Qui voir? Carl Cox, The Black Madonna, Paula Temple, Damian Lazarus, Gilles Peterson, Polyswitch.
Pourquoi y aller? Parce qu’on retarde la rentrée, qu’il fait encore bon et que l’expérience, digne des plus grands festivals internationaux, est simplement magique.
Créé en 2005 dans le sillage d’un documentaire qui raconte la vie des Noirs au sein de la communauté blanche punk, Afropunk est devenu un évènement qui célèbre la culture afro-américaine au sens large. Outre la programmation soul, funk, r’n’b et hip- hop qui a notamment compté Lauryn Hill, Lenny Kravitz ou encore Grace Jones, le festival est aussi un grand rendez-vous mode et l’occasion d’affirmer ses opinions politiques. Un véri- table espace d’expression et de liberté pour la jeunesse afro-américaine punk ou marginale, soit 60000 festivaliers l’an dernier.
Quand? Du 25 au 26 août.
Où? Brooklyn, New York City, U.S.A.
Qui voir? Erykah Badu, Miguel, Janelle Monae, H.E.R., Yuna, The Internet, Daniel Caesar, Jamila Woods.
Pourquoi y aller? Véritable bouffée d’air frais dans le paysage festivalier, Afropunk se distingue par son sens du style et du beat. Attention tout de même à ne pas tomber dans l’appropriation culturelle, porter un boubou si on est blond comme les blés ris- querait d’offusquer quelques festivaliers.