Bientôt, vous mangerez du coton
C’est aux Etats-Unis que l’idée a vu le jour : cultiver du coton comestible. Le ministère de l’Agriculture américain a donné son feu vert, le 17 octobre dernier, pour lancer la production d’une variété de coton transgénique dont les graines seraient comestibles pour l’humain.
Pourquoi transgénique ? Parce que les graines du « vrai » coton, celui cultivé pour ses fibres que l’on retrouve dans nos vêtements, linge de maison et salles de bain, sont toxiques. La faute au gossypol, un pigment jaune naturellement présent chez certains cotonniers, qui assure à la plante une fonction défensive contre les insectes et herbivores. Sachant cela, l’idée de retrouver du coton dans nos assiettes ne fait pas rêver.
Avec leur 22 % de protéines - l’équivalent d’une entrecôte de boeuf de 100 grammes - les graines de coton ont, en tous cas, tout du « super aliment ». « Un tel produit peut jouer un rôle primordial pour la durabilité, car les agriculteurs seraient capables de produire des fibres pour le textile, de la nourriture pour les animaux et pour les hommes, tout ceci à partir d’une même culture », a déclaré très entoushiaste Keerti Rathore, chercheur à l'Institut de Génomique des Plantes et de Biotechnologie.
Si Keerti Rathore espère une production de coton comestible à l’échelle commerciale dans les dix ans à venir, à ce jour, seul l’huile de coton est consommable par l’humain. Produite à base de la fameuse graine, on s’en sert en Occident majoritairement dans les produits de beauté (elle est excellente pour la peau). En parallèle, elle est largement utilisée pour la cuisine en Afrique et Asie Centrale. On lui confère notamment des vertus antioxydantes.
Mais concrètement, ça se cuisinera comment ? Les graines pourront être grignotées entières (comme des cacahuètes), en condiment ou réduites en farine. Et selon Keerti Rathore, leur goût est similaire à celui… du houmous ! Une perspective alléchante pour tous les fans de pois chiches avides de repousser leurs frontières culinaires.